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Il pleut tellement que je me demande si je n’aurais pas mieux fait de planter des nénuphars.
Celà n’empèche pas les ancolies de fleurir entre les averses, ce sont des fleurs qui aiment la mi-ombre et ne craignent pas l’humidité.
J’en ai planté une variété horticole avec de longs éperons, qui a fait une belle floraison et je profite aussi de celles que j’ai semées qui se sont hybridées entre elles.
Et comme leur nom rime avec « mélancolie » je vais en profiter pour parler de suicide.
Celui d’un « essayiste d’Extrème Droite » qui s »est tué d’une manière trés théâtrale eb se tirant une balle dans la tête dans le choeur de la cathédrale Notre Dame de Paris.
On dirait le dernier acte d’une pièce de Montherlant
Privilège de l’Âge, je connaissais le nom de Dominique Venner et ses activités d’il y a une quarantaine d’années, mais celà faisait longtemps que je n’avais entendu parler de lui.
D’aprés la dernière note laissée sur son blog, des commentateurs ont expliqué son suicide soit par l’adoption du mariage homosexuel, soit parce qu’il pensait la France envahie et les français remplacés par des magrhébins musulmans.
Bof…

Quels que soient leurs motifs affichés, les suicides gardent une part de mystère et, de toute façon ne vont pas sans une faille personnelle (sans quoi les adversaires du mariage homosexuel et les islamophobes se suicideraient en masse, ce qu’à Dieu ne plaise !).
Donc, dans ce Moi que Venner prenait, peut-être, pour un diamant, se cachait probablement un crapaud.
Quand aux raisons évoquées de ce suicide particulier, elles feraient presque pleurer, tant elles sont futiles : Le mariage homosexuel et l’installation des musulmans en France ne changeront strictement rien à l’évolution de la Civilisation Française, menacée par des danger autrement plus graves comme l’effondrement économique.
Venner vivait dans un Monde de carton-pâte peint avec du sang et hanté par des fantômes.

Eh bien il continue de pleuvoir.
Par averses seulement ; De temps en temps le soleil fait une appartion, les gouttes de pluie étincellent sur les fleurs du jardin.
Bonne occasion pour tenter de photographier l’iris germanica violet.
Quand on n’est pas un professionnel de la photo et qu’on n’a pas les moyens de contrôler la lumière, il est difficile de photographier des objets sombres (ou trop clairs).
Les cellules des appareils font automatiquement la moyenne de la lumière reçue entre les zones claires et les zones sombres et ces dernières se retrouvent éclaircies et délavées.
Les cellules ne peuvent toujours pas encaisser autant de contraste que l’oeil humain.
Donc, pour assayer de rendre le beau violet foncé de cet iris il faut le prendre sur un fond beaucoup plus clair pour empécher la cellule de trop l’éclaircir.
La journée était idéale les gouttes d’eau de pluie renvoyaient le soleil juste dans l’oeil de la cellule, l’empêchant de trop s’ouvrir.
Le résultat me convient bien, l’intention étant de montrer l’impression de noir velouté que donne l’iris en vision naturelle.

Enfin, les premières roses ont fleuri.
Quinze jours de retard et du courage pour décider de s’ouvrir au milieu des averses.
Les autres sont encore en boutons et les boutons couverts de pucerons.
Je m’interroge : comment s’en débarasser ? Insecticide à la pyrèthrine ? purin d’ortie ? savon noir ?
Toutes ces solutions sont valables.
Mais j’en ai trouvé une autre.
Alors que je profitais d’une éclaircie pour m’adonner à mon occupation favorite au jardin, à savoir m’installer dans un fauteuil de jardin et ne rien faire du tout, mon attention a été attirée par l’activité des moineaux dans le rosier grimpant.
Il faut dire que mon fauteuil est juste à côté du rosier grimpant et que les moineaux ne manquent pas de culot de s’approcher si prés de moi.
Bref, je me suis mis à les observer et j’ai constaté qu’ils faisaient un festin des pucerons du rosier.
Les pucerons sont sucrés et doivent être une vraie friandise pour les moineaux.
Voilà donc un moyen commode de se débarasser des pucerons : laisser les moineaux les manger.

Cette année les Saints de Glace ont fait honneur à leur réputation, pas de pluie mais un petit vent glacial qui s’insinuait jusque dans les os.
J’ai toujours imaginé Mamert, Pancrace et Servais comme trois clochards au nez et aux joues rougies, la goutte au nez, se serrant les uns contre les autres en toussant et grelottant.
Mes plants de tomates attendent sous la pergola (il ne faudrait pas les planter avant les saints de glace) que l’épisode frigide soit passé.
Ceci dit, le jardin n’arrète pas ses floraisons et j’ai même eu l’heureuse surprise de voir que ma tulipe botanique jaune, ramassée sur le bord d’une route se naturalisait puisque cette année j’ai eu deux fleurs et comme il n’y en a qu’une par bulbe celà signifie qu’elle a fait un petit.
J’espère qu’elle va continuer à se répandre.
La voir en si bonne forme m’a procuré autant de plaisir que la floraison de toutes les nouvelles tulipes que j’ai plantées cet automne.

Une émission du Magazine de la santé m’a rappelé ma jeunesse.
Il était question d’une nouvelle façon, en usage chez quelques jeunes gens modernes, de boire de l’alcool de façon à arriver le plus vite possible au coma éthylique.
J’avoue avoir été trés surpris par cette pratique.
J’ai été jeune et j’en ai profité pour bien me saouler chaque fois que c’était possible, je veux dire avec des amis.
L’alcool détendait l’atmosphère, levait les inhibitions, on était bien.
Jusqu’à ce qu’on atteigne la limite et qu’on la dépasse un peu. Notre estomac envoyait alors l’avertissement qui nous disait qu’il était temps de rentrer à la maison.
Certains sont pris de nausée et d’envie de vomir losqu’ils voient vomir quelqu’un d’autre ( c’est un peu comme le bâillement).
Par chance, je suis insensible à ce réflexe et il m’est donc arrivé assez souvent de soutenir un camarade pendant qu’il vomissait tripes et boyaux.
Parfois, le situation devenait délicate,( Je n’ai jamais vu, en France, de débit de boisson avec des toilettes spécialement équipées pour que les clients puissent vomir commodément comme celà se trouve en Belgique.) mais jamais plus grave que d’avoir à laver un pantalon.

Progressivement, l’envie m’a passé et je ne peux me souvenir que d’une ou deux vraies cuites pendant ma vie d’adulte et si celà devait m’arriver encore, il ne pourrait s’agir que d’un accident.

Cependant, jamais moi-même ni aucun de mes petits camarades n’avons visé le coma par les moyens les plus rapides, le plaisir étant de faire durer l’ivresse.

Cette mode, disait un « addictologue » venait « des pays du Nord ».
Quels pays du Nord ? la Sandinavie, la Pologne, l’Angleterre ?
Le médecin ne l’a pas précisé.
Mais je me suis demandé ce qu’il pouvait bien y avoir dans ces pays du Nord pour que leurs jeunes aient ainsi choisi de s’assommer à l’alcool.

C’est le mois de Marie et justement, c’est aussi le mois de floraison des coeurs de Marie.
C’est vrai ces clochettes ressemblent à un coeur, pourtant, à y regarder de prés, leurs formes plantureuses m’évoquent quelque chose de plus charnel.
Mais j’ai, peut-être l’esprit mal tourné.
Le mois de Mai serait ainsi nommé en l’honneur de la déesse Maïa, mère d’Hermès.
Ce nom signifie « petite mère » (=> maîeutique), une déesse mère, donc.
On dit, chez les cathéchumènes, que le mois fut consacré à Marie parce qu’il était d’usage, pour les Romains, de ne pas se marier en Mai.
Je parierais plutôt sur la Déesse Mère.
Marie est la Mère idéale, toujours Vierge, c’est la Maman qui n’est pas une Putain.
Le Monothéisme a chassé la déesse Mère Ashera, compagne de Yaveh ( au moins chez les Cananéens), mais on ne se débarasse pas aussi facilement du Féminin/Maternel et je parierais que la Déesse Ashera est revenue clandestinement sous l’avatar de Marie.
En tout cas, le mois de Mai est bien le mois des fleurs, promesses des germinations futures.

Et il pleut encore !
Je sortais de chez le coiffeur plein de bonnes résolutions pour rattrapper mon retard au jardin, mais elles sont parties, emportées dans la rigole gonflée par l’averse.
Le chat n’a pas l’air d’être incommodé par la pluie. Il pourrait se mettre à l’abris, mais, non, quand il rentre, il ressemble à une serpillère tempée.
Comment réagir quand la serpillère vous saute sur les genoux en quémandant une caresse ?
Je gratte un peu la tête, histoire qu’il ne se soit pas dérangé pour rien et puis je vire l’animal.
Il ne s’en formalise pas et se dirige vers l’autre centre d’intérêt de la pièce : La gamelle aux croquettes.
Et moi, je regarde la pluie par la fenêtre, en caressant ma brosse toute neuve.
Je me dis : Ca va faire du bien au jardin.
Je me dis : Y en a tout de même marre de la pluie.