Archive for avril, 2018

Pluie de Printemps

J’ai lu quelque part que les japonais avaient un mot différent pour qualifier la pluie à chaque saison.
J’aimerais bien avoir un mot particulier pour qualifier cette petite pluie de printemps tellement différente des autres.
Venue après quatre jours de forte chaleur elle parfume le jardin d’une odeur de terre humide.
Les jeunes feuilles des rosiers en retiennent quelques gouttes.
C’est un esprit de pluie plutôt qu’une douche, quelque chose qui fait qu’en traversant le jardin on se sent un peu plus vivant.

Mais il y a autre chose : Cette averse est venue de loin. Elle a déposé sur ma voiture une fine couche de poudre jaune.
Cette poudre c’est la partie la plus légère du sable du Sahara.
Les vents l’ont fait tourbillonner très haut dans l’atmosphère et l’on emportée jusqu’au dessus de mon pays où elle est retombée avec la pluie.
Les vents se moquent bien de la frontière et de ceux qui croient à son existence.

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Clochettes

Aujourd’hui il y avait du vent d’Autan, ce qui rafraichissait un peu la chaleur de la journée.
Je sais que souffle l’Autan parce que j’ai, pendu sous le balcon, un carillon éolien qui ne tintinnabule que quand souffle ce vent là.

J’avais déjà, dans le jardin, des scilles campanulés bleus aussi nommés « jacinthes des bois ».
Celles auxquelles Ernest Lavisse fait allusion en commençant son « Histoire de France » par : « Aujourd’hui comme hier la jacinthe fleurit dans les Gaules…etc »
Le scille campanulé étant une image de la pérennité des Gaules à travers les aléas du Temps.
L’image est fausse mais elle est belle.
L’automne dernier j’ai planté des bulbes de scilles roses.
Ceux là, à ce que j’ai cru comprendre viennent d’Espagne, peut-être une image de la pérennité des Espagnes, qui sait ?
En tout cas les miens, comme tant de réfugiés espagnols, dans la région, semblent bien s’acclimater et viennent de fleurir.

Ce soir, le vent est tombé et il flotte dans l’air un parfum subtil, léger comme un souvenir, peut-être les lilas ou peut-être simplement celui de la jeune végétation après une journée de soleil.

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Donneur de Leçons

En 2015 Ione Wells, une étudiante à l’université d’Oxford, a créé le hasthag #Notguilty -#Pascoupable en français – après s’être faite agressée un soir en rentrant chez elle.

J’ai trouvé « ça » sur Slate, écrit par madame Aurélie Rodrigues dans un article traitant d’une exposition de vêtements que portaient des victimes au moment où elles se sont fait violer.

Je sais qu’on n’aime pas les « donneurs de leçons » en ce moment.
malheureusement j’ai souvent constaté que ceux qui aiment le moins recevoir de leçons sont souvent ceux qui auraient le plus besoin d’en prendre.
A ce qu’il semble Aurélie Rodrigues n’a pas assez reçu de leçons de Français dans sa jeunesse.
Bien sûr, elle n’est pas la seule, on dirait bien qu’aujourd’hui très peu de gens sur internet savent faire la différence entre l’infinitif et le participe passé des verbes du premier groupe, sans parler des exceptions aux accords de participes.
Il est vrai qu’il n’existe plus de correcteurs pour les articles de presse sur le web et que les auteurs d’articles eux-mêmes ont peu de lectures.
S’ils lisaient un peu plus de littérature classique ils s’habitueraient, sans doute, à voir comment on écrit correctement le Français sans avoir besoin de se rappeler les règles.
Mais, hélas, ils font saigner les yeux des vieux qui, comme moi, sont allés à l’école.

Ah oui, j’oubliais la leçon !

Chère Aurélie il aurait fallu écrire : « – après s’être fait agresser– »

Ne me remercie pas c’est gratuit.

Et, en plus j’ajoute un lis du Pérou rien que pour toi.

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Plaisanterie

J’ai vu un film, il y a quelques années – Je crois que c’était « Jet set » mais je n’en suis plus sûr – où un personnage disait qu’il fallait toujours rire de ses propres plaisanteries.
A moi qui aime plutôt le genre pince-sans-rire, cela avait paru idiot, sur le moment.
Ce n’est qu’à force d’entendre parler de ce qui se disait sur les réseaux sociaux que j’ai compris le bien fondé de la remarque.
Rire de ses propres plaisanteries est une politesse faite à ceux des auditeurs qui sont trop stupides pour comprendre, pour leur indiquer qu’il s’agit bien d’une plaisanterie.
Je crois bien qu’il existe un émoticône éclatant de rire qui pourrait jouer ce rôle sur Twitter et autres…
Parce que le nombre d’utilisateurs des réseaux sociaux incapables de comprendre le second degré me parait beaucoup plus important que ce que j’avais imaginé.

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Dégénérescence

Les tulipes de la variété « Darwin » ont tendances à « dégénérer » ; Ce qui veut dire qu’au fil du temps et des refloraisons elles perdent leur couleur initiales, contrairement à d’autres variétés qui, elles, les conservent.
Le terme « dégénérescence » est un mot chargé d’histoire ( pas la plus reluisante) et fut un concept qui eut un grand succès à la fin du siècle avant-dernier, non seulement en botanique mais aussi dans les domaines sociaux et politiques.
Une saga littéraire comme celle des « Rougon_Macquart » de Zola prétendait faire une histoire naturelle d’une famille sous le Second Empire.
En ignorance totale des lois de la génétique la saga fonctionne « à la Dégénérescence » qui est traitée comme une sorte de « Fatum » antique.
On craint aussi la « Dégénérescence de la Race », cette dernière étant censée perdre ses belles qualités originelles par suite de métissages avec des races jugées inférieures.
Tiens, ça me fait penser que parmi les auteurs (du moins ceux que j’ai connu) qui pensaient qu’il existait des races supérieures et inférieures, aucun ne s’estimait appartenir à une race inférieure.
Ca doit certainement vouloir dire quelque chose.
Mais, pour en revenir à mes tulipes, je trouve que leur évolution ne donne pas de si vilains résultats.
Les fleurs sont panachées de blanc ou de jaune comme on peut le voir sur les photos.
Les tulipes évoluent un peu comme les enfants qui sont un peu semblables et un peu différents de leurs parent.

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