Il ne manque pas d’audace, ce crocus jaune.
L’hiver est loin d’être terminé et il n’hésite pas à fleurir, repoussant, pour se frayer passage, les feuilles violettes du bugle.
Ne sait-il pas que ses jolis pétales vont vite être flétris par les frimas ?
Les crocus sont ravissants mais, au moins dans mon jardin, assez éphémères.
J’en ai pas mal plantés (ils sont souvent vendus par poches de cinquante bulbes ) et tous ne fleurissent pas, loin de là.
Ils doivent souvent être étouffés par des plantes au feuillage plus exubérant.
Mais peut-être est-ce là, aussi la cause de l’émerveillement que j’éprouve à en voir fleurir, surtout au sein de la grisaille de l’hiver.
J’ai une tendresse particulière pour les plantes discrètes, un peu fragiles.
Certains individus sont un peu comme celà, d’autant plus attachants que la vie les malmène et leur laisse peu de place.
Archive for janvier, 2008
Le crocus jaune
Petits champignons dans le petit bois
Le soleil brillait, aujourdh’ui.
Pour me dégager un peu des sentiments de la note précédente, je suis sorti au jardin.
J’ai fait un peu de nettoyage, sans grand enthousiasme et, finalement, j’en suis sorti pour aller faire un tour dans le petit bois.
Le long du ruisseau il y a pas mal de vieux arbres, certains sont déjà tombés sur le chemin, poussés par le vent ou sous le poids de la neige.
Depuis ces chutes les employés de la mairie les surveillent plus ou moins.
Il leur arrive de les élaguer, de scier quelques branches et de laisser les rondins sur place.
J’en ai vu quelques uns, colonisés par des champignons, assez jolis, ma foi.
Jadis, sur l’ancien 20six ( Mon Dieu, c’était dans une autre vie ! ), il y avait un blogueur qui s’y connaissait en champignons et que m’avait donné les noms de ceux que j’avais photographiés.
Ses blogs ont disparu, dommage, je me passerai du nom des champignons.
La promenade était bien agréable.
Il faudra que je pense à retourner dans le bois chercher des pieds d’anémones.
Una lacrima sul viso…
Je dois bien le reconnaitre, j’ai fondu en larmes sur l’épaule de Sylvère quand mon second fils m’a annoncé qu’il quittait la maison à son tour pour s’installer en colocation avec un ami.
Je sais : les enfants doivent vivre leur vie, prendre leur indépendance et leurs responsabilités et tout ce genre de choses.
Mais c’est dur de les voir partir.
Bien sûr, je lui fait confiance pour se débrouiller, mais sa présence mettait de l’animation dans la maison.
Il a pas mal d’amis qui venaient le voir, on discutait de choses et d’autres.
Oh et puis zut !
Je n’ais pas envie d’écrire.
Mon fils va s’en aller et je suis tiste
C’est tout.
Herbe sèche
Mêmes sèches, les graminées ne manquent pas d’élégance.
En l’absence de fleurs, ce sont elles qui font l’animation du jardin, leurs tiges ploient et se balancent au moindre souffle de vent et quand il y a du givre, elles se couvrent d’une rosée cristalline.
Je ne connais pas le nom de celle qui figure sur la photo avec son inflosesscence en forme de queue de renard.
Elle vient d’un terrain vague qui en était couvert.
J’en ai arraché un pied avant qu’il fane et je l’ai transplanté dans un coin du jardin.
Depuis, il en pousse toujours quelqu’une par ci ou par là.
Je fais attention à ne pas la laisser devenir envahissante, mais, à part celà, elle pousse où elle veut.
Il est bien possible qu’elle me suive dans le nouveau jardin, passagère clandestine dans un pot de rosier ou de lis.
Mais la vie bouge sous la terre…
Cet hiver me parait déjà interminable alors qu’il a à peine commencé.
Le jardin n’a pas fière allure, les feuilles sont jaunies ou recroquevillées par le gel, les graminées sont sèches et il n’y a plus guère de fleurs.
Il faudrait que je coupe les tiges mortes, que je taille les rosiers, que je le nettoie pour le printemps.
Mais, pour le moment, je suis trop fatigué, ou le temps est trop gris.
Mais la vie bouge sous la terre, je vois de petites pousses vertes, a l’aisselle des branches dénudées des clématites, je vois gonfler les bourgeons.
Quelques chatons du noisettier ouvrent leurs minuscules fleurs.
Au printemps dernier j’avais acheté deux pieds de roses de noël (en solde, la saison était passée ).
Elles n’ont pas fleuri mais, en écartant les feuilles, j’ai vu les gros bourgeons de prochaines fleurs.
L’été a été chaud et c’est pourquoi elles n’avaient pas encore fleuri, mais je crois qu’elles vont se ratrapper.
Je les ai laissées dans leur pot, je pourrais les emporter dans le nouveau jardin.
au gui l’an neuf
J’avais l’intention de mettre une photo de gui, c’est de saison.
Mais les oiseaux ont déjà mangé toutes les petites boules blanches.
Sans ses boules, le gui est beaucoup moins intéressant.
Mais j’ai trouvé un autre gui : du « gui d’appartement » ou crassula.
crassula ovata, en ce qui concerne la mienne c’est une plante originaire d’Afrique du sud qui a donné son nom à la famille des crassulacées qui comprend les sedums,par exemple.
Le moins qu’on puisse dire est qu’elle réclame peu d’entretient.
Celle dont j’ai photographié les fleurs provient d’une bouture, un bout de branche tombé d’un gros pied et que je n’ai pu me résoudre à jeter.
Je l’ai mis dans un pot où je l’ai oubliée.
Je la sort au printemps, j’oublie de l’arroser, elle se contente de la pluie.
Et je la met dans un coin de la véranda en hiver pour éviter qu’elle gèle.
J’ai compris pourquoi elle fleurissait dans la véranda et jamais quand elle était dans l ‘appartement.
C’est que, bien qu’elle soit gélive, elle a besoin de froid pour fleurir. Il faut que la temprérature descende au moins entre 5 et 10 degrés.
Je veux la prendre pour un symbole d’espoir pour cette année 2008.
Qu’elle soit meilleure que 2007 qui, de l’élection de N Sarkosy à l’assassinat de Benazir Bhutto a été fertile en évènements funestes.
Concert de Nouvel An
Ce soir, à la télé : retransmission d’un vieux concert de nouvel an dirigé par Herbert von Karajan.
Ca me rappelle un truc.
Quand l’armée d’occupation allemande a envahi la France en 1940, elle avait, dans ses fourgons une troupe de théâtre lyrique.
Arrivée à Paris, cette dernière s’est empressée de donner une représentation de « La Chauve-souris » dirigée par le jeune et prometteur Herbert von Karajan.
Le foyer
Ces derniers jours, c’était pleine lune et le jardin était recouvert de givre.
C’est une atmosphère étrange, le jardin est éclairé et pourtant plein de coins d’ombre.
Tout semble de la même couleur gris argent et pourtant lorsque l’on marche, le givre lance de minuscules étincelles vertes, rouges ou bleues.
Du fond de cette féerie glacée, je regarde la porte fenêtre de la maison et sa lumière chaude. Le foyer.