Archive for mars, 2021

La Dent-de-chien

Cela faisait plusieurs printemps que je n’avais pas vu refleurir la dent-de-chien.
Je la croyais perdue comme tant d’autres, plantées au mauvais endroit ou dans une terre inappropriée.
Mais la revoilà, petite merveille d’avril.
Un jour, il y a longtemps (oh si longtemps !) j’ai été séparé de quelqu’un que j’aimais et ce fut une profonde blessure.
Avec le temps les blessures finissent par se refermer, ne laissant plus qu’un souvenir, parfois attendri, un peu comme une cicatrice sur laquelle on passe, parfois, un doigt distrait.
Mais il semblerait que celle-ci saigne toujours, quelque part au plus profond de moi.
C’est pourquoi des retrouvailles que ce soit avec une fleur perdue ou une personne aimée provoquent toujours chez moi une émotion qui me mène parfois au bord des larmes.
Même si ce sont des retrouvailles imaginaires, impossibles, en fait, dans la réalité.
Alors, quand je regarde la petite dent-de-chien il me semble que le Monde me fait un clin d’œil.

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Première dose


Ça y est ! j’ai reçu ma première dose de vaccin (Pfizer-BioNTech) !!!!
Ça n’a pas été trop facile : mon médecin généraliste m’avait donné un numéro de téléphone pour prendre rendez-vous mais je n’ai jamais obtenu qu’un message enregistré me demandant de rappeler plus tard.
A tout hasard mon généraliste m’a inscrit sur une liste me permettant d’obtenir un rendez-vous si le centre de vaccination avait un désistement où s’il lui restait une dose de vaccin à utiliser d’urgence.
Et, hier soir, j’ai reçu un coup de téléphone me fixant un rendez-vous pour ce matin.
Heureusement j’ai pu prendre la voiture immédiatement pour trouver le centre de vaccination situé dans un endroit où je n’avais jamais mis les pieds et estimer le temps qu’il me faudrait pour m’y rendre.
Heureusement que j’ai une voiture car il n’y a que trois centres de vaccinations pour toute la ville, tous situés dans des endroits improbables, enfin, je veux dire des endroit où je ne vais jamais.
Le médecin qui m’a reçu se plaignait de ne voir personne ou presque ce qui m’a surpris étant donné que le message enregistré du téléphone disait que tous les rendez-vous étaient pleins.
Alors que je m’étais à moitié déshabillé pour recevoir l’injection et que l’infirmière avait la seringue à la main, le médecin m’a demandé si j’étais bien d’accord pour me faire vacciner.
Je lui ai dit qu’au point où j’en étais je n’allais certainement pas renoncer si prés de l’injection.
« Détrompez-vous, m’a-t-il répondu, j’ai eu des cas de refus juste au dernier moment. »
L’Humanité m’étonnera toujours.
Mais bon, c’est fait et j’ai un rendez-vous ferme pour la seconde injection dans un mois ce qui fait que je serai entièrement protégé juste pour la floraison des roses.
Je vais pouvoir passer un été tranquille, au moins sur ce plan là.

Un joli iphéion bleu et une pervenche hirsute (vinca hirsuta) pou fêter mon injection.

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Immigrés

Il m’a semblé que le dernier commentaire du Goût-des-autres méritait une réponse plus étoffée que ce que me permettait la place limitée laissée par mon blog pour la réponse. j’ai donc décidé de faire une note particulière pour répondre à son commentaire.

« je suis toujours surpris de voir des gens dont les parents sont venus dans des pays d’autre culture pour y travailler, pouvoir manger à leur faim, y envoyer leurs enfants à l’école et surtout pouvoir goûter une liberté inconnue chez eux et dont les enfants, élevés, éduqués et nourris dans le pays d’accueil militer pour que ce pays d’accueil ressemble au pays que leurs parents ou grands-parents ont fui.
Ça ça me troue ! »

Une précision avant de commencer : Il y a beaucoup de descendants d’immigrés en France, espagnols, italiens, polonais, portugais, africains de l’Ouest, ceux dont il sera question ici sont les immigrés musulmans c’est à dire les maghrébins.

Comme tu le dis les immigrés sont venus en France pour y travailler et pouvoir manger à leur faim ainsi que leur famille, par contre je suis sceptique quant à leur désir de pouvoir goûter une liberté inconnue chez eux.
Je ne pense pas que les immigrés (quelle que soit leur origine) se soient beaucoup préoccupés de religion ou même de politique, seul le travail et le salaire les intéressait, ils n’ont fui que la misère.
De toutes façons les immigrés de première génération ne s’intègrent pas, ils s’adaptent et, justement ils sont préoccupés par le fait de ne pas faire de vagues.
Les choses changent avec leurs enfants, français de plein droit (encore qu’avec beaucoup de mauvaise grâce à certains moment de la Droite au pouvoir) ; Ceux là, élevés, éduqués (parfois mal) et nourris ( pas toujours très bien non plus) se sont aperçus qu’ils n’étaient pas toujours acceptés par leur propre pays après avoir subi la violence de l’intégration et les tentatives d’effacement de leur propre histoire et de la mémoire de leurs ancêtres.

Certains s’en sortent très bien et il y a des descendants d’immigrés (maghrébins) à tous les étages de la société et jusqu’au sein du gouvernement.
D’autres, selon leur propre vécu et les situations diverses auxquelles il ont dû faire face s’en sont moins bien sortis et ne se sont plus senti membres de ce pays qui les rejetait.
A partir de là commence le communautarisme, on cherche un groupe dans lequel se sentir protégé : un groupe religieux (et là, les prédicateurs ont la partie belle) mais un gang de quartier tout aussi bien, et au sein duquel son identité soit reconnue.
Je ne pense pas qu’ils veuillent transformer la France à l’image du pays que leurs parents ont quitté ; Ce pays ils n’en connaissent pas grand chose et les racines qu’ils se forgent sont de purs fantasmes.
Pour revenir au sondage il est à noter que tous les jeunes issus des quartiers pauvres partagent majoritairement les mêmes opinions, immigrés ou pas.

les fleurs pour accompagner cette note sont des iphéions roses que j’ai plantés l’automne dernier.
Pour faire bonne mesure j’y ai ajouté une jolie tulipa turkestanica, une immigrée venue de loin.

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Les jeunes et la Laïcité

Cette fois c’est parti ! la floraison des prunus annonce le début officiel du printemps.
Peu importe la date administrative, c’est la nature qui décide.
Les rosacées précoces sont en fleurs.
Que ce soit dans la campagne ou les haies deviennent blanches de la floraison des prunelliers (photo 1) ou dans les jardins éclairés de la floraison des pruniers d’agrément (photo 2) la saison est lancée.
S’ajoutent à cela les cognassiers du Japon (chaenomeles japonica, photo 3).
Celui que j’ai photographié est dans la haie du voisin. J’en ai un autre chez moi mais c’est une variété horticole qui fleurit un peu plus tard.
Nous avons vécu un hivers particulièrement sinistre, du moins en ce qui me concerne et l’arrivée du printemps soulève un peu la chape de plomb de la Pandémie.

Le printemps est une image de la jeunesse et, justement, les « jeunes » reviennent dans l’actualité avec un sondage de l’IfOP, commandé par la LICRA sur la façon dont les jeunes considèrent la Laïcité.
Catastrophe …!
Une courte majorité de jeunes (52%) sont pour le port ostensible de signes religieux à l’école, ce qui n’était pas le cas lors du précédent sondage.
Les jeunes considèrent donc la loi de 2004 interdisant le port de signes religieux comme discriminatoire envers les musulmans.
Et je ne suis pas loin d’être du même avis.

La loi de 2004 a été votée aprés un scandale provoqué, dans un lycée par des jeunes filles voulant se voiler et pas par des jeunes gens portant une kippa ou par des sikhs en turban.
J’ai assisté, à la télé à un débat sur la laïcité entre intellectuels qui, à la fin tombaient sur le fait qu’il fallait respecter les gens mais pas leurs convictions.
Seulement voilà : les croyants considèrent que leurs croyances font partie intégrante de leur identité et les jeunes sont d’accord avec ça.
Critiquer une religion c’est agresser des personnes et il vaut mieux n’agresser personne.
Les « Laïcards » ont perdu le combat dans la jeunesse.

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