On parle beaucoup de procès en ce moment.
Tout le monde y va de son avis et le mien n’aurait pas beaucoup d’intérêt au milieu de tant de voix de tant d’autoritées.
Mais le hasard de la rencontre d’un tableau sur le Net (je ne me souviens plus sur quel site et je m’en excuse auprés de son auteur) m’a rappelé l’un de mes procès favoris.
Il y a quelques années je suis allé voir au Musée des Augustins une exposition de tableaux de Jean Paul Laurens.
Ce dernier est un peintre académique de la troisième République spécialisé dans les sujets historiques ( son tableau : »L’excommunication de Robert le Pieux » était reproduit dans mon livre d’histoire des petites classes.)
Une chose m’avait frappé dans cette exposition , c’est que quasiment tous les tableaux n’avaient qu’un sujet unique : Le Pouvoir.
Politique ou religieux, le pouvoir dans tous ses états.
De la représentation de l’empereur Honorius, un enfant assis sur un trône tellement trop grand pour lui que ses pieds ne touchaient pas le sol, aux derniers instants de l’empereur Maximilien avant qu’il soit fusillé.
Des enfants d’Edouard dans leur cachot au suicide de Caton d’Utique toujours le Pouvoir et ses conséquences dramatiques ou criminelles.
Parmi tous ces tableaux il y en avait un que j’aurai bien volé si je n’avais été aussi honnête, d’autant qu’il s’agissait d’un petit format, c’était le tableau représentant le procès de Formose.
Parmis les nombreux papes qui se sont succédés sur le trône de Saint Pierre il y en eut un (le seul) qui choisit de se nommer Formose (l’Agréable).
Son pontificat se déroula sans présenter (à ce que j’en sais) d’évènement notables et Formose finit par mourir de sa belle mort.
Mais son successeur Etienne VII le haissait, le haissait au point qu’il fit déterrer son cadavre pour lui faire un procès en illégitimité.
C’est cet épisode montrant le Pouvoir devenu fou qui est le sujet de mon tableau préféré de Jean Paul Laurens.
Cet épisode dit-il quelque chose de la nature de la Justice ?