Pour la première fois mon brin de muguet est juste à l’heure pour célébrer le 1er Mai.
J’ai planté bien des racines de muguet et peu d’entre elles ont repris, probablement étouffées par la trop exubérante végétation qui les entoure.
Pourtant, cette griffe a pu se trouver une petite place pour fleurir à l’aise.
J’ai dû presque me coucher par terre, alors que le sol était mouillé pour respirer son parfum qui est l’un de mes préférés.
J’offre donc ce brin de muguet à tous ceux qui lirons cette note, puisque c’est la tradition d’en offrir ce jour là.
Je rappellerai seulement que le premier Mai célèbre en Françe le massacre de Fourmies en 1891 où une manifestation ouvrière tourna mal et où 9 ouvriers furent tués et 35 blessés par les tirs des soldats.
Et également que ce fut le maréchal Pétain qui institutionnalisa la fête du Travail (et de la concorde sociale)
Mais, évidemment, sans aucune intention d’en faire une journée dévolue aux revendications des travailleurs.
Le travailleur ( le vrai ?) étant, pour lui, celui qui s’appliquait à bien accomplir sa tâche et acceptait avec reconnaissance le salaire que son patron voulait bien lui donner.
Ses héritiers qui nous vantent aujourd’hui la valeur du Travail ne pensent pas autrement.
On peut aussi noter que c’est à cette occasion que le muguet remplaça l’églantine rouge, emblème de la Gauche.
Il y aura certainement beaucoup de brins de muguet demain place du Trocadero.
Archive for avril, 2012
Premier Mai
l’Ibéris
L’ibéris ( ibéris sempervivens) est une fleur plutôt banale.
On la trouve partout sous le nom de « cobeille d’argent »
Elle forme une belle touffe vivace surmontée de fleurs blanches.
Tellement banale qu’on se penche rarement pour l’examiner de plus prés.
Si l’on s’approche on se rend compte que ses inflorescences forment des rosaces, chaque fleur blanche aux pétales inégaux s’orne, en son coeur de petites étamines jaunes.
Je trouve le résultat d’une grande élégance, qui m’évoque, vaguement, le temps des crinolines.
En ce moment, le jardin est particulièrement luxuriant.
Je comprend les géologues qui disent que les pluies de ces dernières semaines n’iront pas recharger les nappes phréatiques.
La végétation les a entièrement absorbées.
Anders Breivik n’est pas fou.
Anders Breivik est-il un psychopathe ? Doit-il aller en prison ou dans un asile ?
Les Médias se posent encore la question au récit glaçant et minutieux qu’il fait de ses meurtres et de ses attentats.
Mais, à écouter ce récit, justement, la réponse me parait évidente : Breivik n’est pas fou, c’est sa croyance qui est folle. Il croit sincèrement à des absurdités. Il n’est pas le seul, dans le monde des milliards de gens croient à des absurdités et ils paraissent tout à fait normaux à leur entourage qui croit aux mêmes choses.
Ce qui m’étonne, cependant c’est que je n’ai lu personne qui indentifie ce dont il souffre (même pas les experts psychiatres) et qui me parait pourtant évident à moi qui ne suis pas spécialiste : une nevrose obsessionnelle.
Les obsessionnels (en majorité des hommes) se sentent souvent investis d’une mission réparatrice ou salvatrice. Les psychanalystes ont une expression amusante pour celà : »réparer le phallus défaillant du Père » (j’ai toujours imaginé l’obsessionnel armé d’une sorte de pompe à vélo essayant de regonfler un immense pénis en train de débander) là, Breivik veut sauver la Norvège d’un péril parfaitement imaginaire (rien que d’entendre le terme d’islamo-communisme fait rigoler).Son émotion devant sa propre vidéo de propagande où l’on voit des croisés en armure qui doivent représenter pour lui la quintessence de la Virilité est aussi un indice.
Les obessionnels sont souvent précis et méticuleux et obsédés par l’hygiène et la façon dont Breivik s’est préparé en est un bon exemple.
Et enfin, c’est parmis eux que l’on trouve les gens les plus dangereux, bien plus que les schizophrènes et autres phychotiques.
Ce sont des gens souvent agréables et sympathiques(tel se définit Breivik lui_même) mais il leur arrive parfois de tomber sur un truc qu’ils ne supportent pas et là, ils pètent un plomb et il peut leur arriver de tuer.
Disons enfin que dans l’ambiance de faillite généralisée que nous vivons en Europe (plus fantasmée que réelle, mais c’est la coyance qui compte), pas trop favorable pour le Phallus du Père, nous risquons fort de voir se lever d’autres Anders Breivik.
Comme illustration de la note, la photo d’une alliaire, une plante des sous bois et des lisières qui fleurit en ce moment.
Ander Breivik ne la verra pas fleurir autour de sa ferme.
Mon Portrait
Ca c’est mon portrait.
Réalisé par mon fils ainé quand il était à la maternelle avec des allumettes et de la terre à, modeler.
Je l’ai toujours trouvé trés ressemblant, surtout avec les traits du bas qui figurent la barbe.
Dans mon ancienne maison je lui avais réservé un place d’honneur devant les livres de la bibliothèque.
Depuis mon déménagement, Sylvère lui avait trouvé une place plus conforme à ses propres goûts esthétiques, plus proches de ceux de l’équipe de chez Disney.
Je l’ai retrouvé ce matin en faisant la poussière dans un couloir et j’ai été saisi de la même émotion que j’avais ressentie quand mon fils me l’a offert.
Alors je lui ai redonné une place d’honneur dans le living et je suis toujours aussi fier quand je le regarde.
Mon fils, lui-même, a certainement oublié ce portrait mais aprés tout, il n’y a que moi qui puisse ressentir les sentiments qu’il m’inspire.
la Lumière et les fleurs de colza
Il y a quelques années j’habitais Lavaur et je devais faire prés de 40 Km pour me rendre à mon travail.
Le mois d’Avril est la saison où fleurissent les champs de colza et quand je passais en voiture, par temps couvert, les fleurs de colza, au milieu des couleurs atténuées du paysage, paraissaient d’un jaune éclatant, presque fluorescent.
Remarqué plusieurs fois, le phénomène m’intriguait ; Je me demandait si ma vue ne me jouait pas des tours.
J’ai fini par tomber, par hasard sur un article de botanique qui m’a donné l’explication.
Les fleurs de colza ne sont pas de couleur jaune primaire comme pourrait le laisser supposer la photo en tête de cette note mais pourpre d’abeille.
Une couleur vue seulement par les abeilles et qui est un mélange de jaune et d’ultraviolet.
Du coup, le phénomène s’explique : les rayons lumineux du soleil ne percent pas la couche de nuages mais les ultraviolets si et ils vont éclairer les fleurs de colza un peu comme la « lumière noire » dans les boites de nuit, d’où l’impression de fluorescence des champs de colza.
La lumière ultraviolette a beau être invisible, il est des cas, comme celui là où on peut la percevoir.
J’étais assez content d’avoir compris le « truc », d’avoir compris comment « ça » marchait.
C’est une chose qui m’a toujours passionné : arriver à comprendre comment les choses, les discours ou les esprits fonctionnent, plutôt que d’arriver à porter des jugements ou chercher des « causes uniques.
Arrivé à ce moment de ma vie, je ne suis pas certain d’y être souvent parvenu, pas assez souvent à mon goût en tout cas.
Le Lilas
Voilà ! le rejet de lilas que j’avais emporté de mon ancien jardin fleurit pour la première fois.
J’adore les lilas, surtout les variétés anciennes comme celui-ci. On a produit beaucoup de variétés doubles mais ce sont les variétés à fleurs simples qui me plaisent.
Il est vrai que le lilas ne fleurit pas longtemps, quinze jours tout au plus mais quel plaisir !
Je vais enfouir mon nez dans ses panicules de fleurs pour respirer son parfum.
Même sous les averses le lilas reste triomphant, affirmant que le printemps ne tardera plus.
Sa floraison est l’un des évènements qui scandent le déroulement de l’année.
Autre évènement : la chatte va faire des petits.
Comme à chaque fois, elle miaule avec insistance, réclame des caresses ( alors qu’en temps normal elle est plutôt bècheuse), me grimpe sur les genoux et va même jusqu’à me mordiller le nez.
Tout de même le manège dure depuis deux jours alors que les choses sont plus rapides d’habitude et celà m’inquiète un peu.
PS Bon, finalement tout s’est bien passé les chatons sont arrivés (trois) pendant que j’écrivais cette note .
La mère est contente, elle ronronne comme un moteur de Bentley
Des giboulées, ou presque…
Il a plu, venté, tonné même, il ne manquait plus que quelques flocons de neige pour avoir une vraie giboulée.
Le jardin boit l’averse si goulûment qu’on pourrait presque l’entendre.
Les chats rentrent trempés, mais la pluie ne les a jamais gènés ; le mâle est en période de maroute, il a chaud au zizi.
Il rentre et se précipite sur la gamelle ; Pas de demande de caresses, juste, parfois un petit miaulement distrait et, dés sa collation terminée il demande à ressortir. On l’entend appeler les femelles avec des miaulements déchirants.
Aprés les courses, dont nous revenons aussi trempés que le chat, je m’installe devant la télé.
J’apprends que le Brevet des Collèges va être modifié : les épreuves de math passent de cinq à dix ce qui est une bonne chose pour les élèves et que la dictée passe de 600 mots à 800.
Aïe aïe aïe ! 800 mots ça va faire mal ! Ca va les changer de Twitter.
Bah, ceux qui échoueront pourront toujours faire présentateur au journal télévisé, une centaine de mots suffisent, la plupart du temps groupés en phrases automatiques, genre : « Le bilan s’alourdit ».
A ce que je peux lire sur la web, c’est fou le nombre de gens qui confondent l’infinitif et le participe passé des verbes du premier groupe.
Il est vrai que les deux se prononcent de la même façon et que, faute de lire, beaucoup d’intervenants écrivent comme ils entendent.
Hélàs, le français est une langue « opaque » qui ne s’écrit pas comme elle se prononce.
Le Meeting de Méluche
Hier soir, Sylvère avait décidé d’aller manger un choucroute au restaurant. Il avait passé la journée en ville et m’a téléphoné quand il a eu fini pour que je le rejoigne.
J’ai donc pris le métro et en sortant à la station Jean Jaurés je suis tombé sur le meeting de Mélenchon.
Un écran était dressé place Wilson ( tous les participants ne pouvant tenir place du Capitole) et juste quand j’émergeais de l’escalier roulant, Mélenchon disait : » Il faut refonder la République, refonder le Peuple…. »
Bon : refonder la République, je vois à peu prés ce que c’est : Une nouvelle Constitution, de nouvelles institutions, des truc comme ça…
Mais « refonder le Peuple » ? là je sèche. Qu’est-ce qu’il a bien pu vouloir dire ?
Sylvère m’attend à la terrasse des Américains. Je lui fait part de ma perplexité. Il s’en fout complètement.
Aprés un moment, nous remontons les allées Jean Jaurès pour nous diriger vers la choucroute.
La totalité du parking des allées, jusqu’au canal du midi est occupé par des dizaines de cars de tourisme qui ont amené les participants au meeting.
Nous nous intallons au restaurant qui est bientôt envahi, le meeting terminé, par de nombreux supporters du candidat, qui viennent boire un verre avant de reprendre la route. Nombre d’entre eux portent des écussons en plastique marqués PCF, et je me dis que le Parti a peut-être perdu des électeurs mais pas ses capacités d’organisation.
Le repas terminé, je sors fumer une cigarette en attendant le café. Les militants sont toujours là.
J’écoute leurs conversations d’une orellle ditraite jusqu’au moment où je comprends que nombre d’entre eux ont déjà fait tous les meetings de Mélenchon et feront tous ceux qui restent jusqu’à la fin de la campagne.
Je sursaute : Quand les médias nous disent que Mélenchon a réuni tant de personnes ici et tant de personnes là, est-ce qu’il ne s’agirait pas, par hasard, des MÊMES personnes ?
Voilà, comme pour mes photos du jardin, c’étaient juste deux détails.