Voici venir le temps où fleurit l’asphodèle.
En cherchant une chanson sur le Net, je suis tombé sur l’enregistrement d’un disque que possédait un ami dans les années 80.
C’est un disque que j’avais beaucoup aimé et qui n’a jamais été réédité en CD.
L’écrivain, chanteur et poète Henri Gougaud y chantait des chansons de troubadours qu’il avait traduites (je crois) de l’Occitan.
Je comptais en mettre une ou deux, mes préférées (« l’amour lointain » et « écoutez ») mais il n’existe sur le net que l’album complet.
Le disque est en deux parties, d’abord des chansons d’amour et ensuite des chansons de colère dont une parle de la Croisade.
Apres tout, si vous avez la patience de tout écouter, je crois que ça vaut la peine de les connaitre.
Archive for avril, 2019
Toubadours
Un rêve
J’allais écrire : »j’ai fait un rêve étrange ».
Mais tous les rêves sont étranges, non ?
Donc : j’ai fait un rêve assez étrange pour que ça vaille la peine d’en parler.
Dans ce rêve, mon père (je ne rêve jamais de mon père) me demander d’aller voir mon frère parti habiter avec notre mère pour lui demander de venir manger à la maison un soir de la semaine.
Mon père pleurait en me demandant ça et je pleurais aussi, l’assurant que je ne le jugeais pas d’après ce que l’on disait de lui.
J’ai trouvé le rêve assez insolite pour le raconter à Sylvère et, en le racontant, mes larmes se sont mises à couler pour de bon.
Ce qui fait que le rêve m’a frappé (si j’ose dire) c’est que mon père était un homme coléreux et brutal qui me battait et qui ne m’a jamais inspiré ni respect ni affection, seulement de la peur.
D’où pouvaient donc provenir ces larmes ?
Une émotion innomée venait de se lever.
Je me suis dit que, peut-être, qui sait ?, mon inconscient « mettait ses affaires en ordre » avant le Grand Départ.
J’ai mis un coeur de marie, en fleurs en ce moment, pour illustration.
Qui connait les mystères de coeur ?
L’Ail et les narcisses
Les narcisses n’ont pas donné beaucoup de fleurs cette année.
J’ai eu droit à de belles touffes de feuilles mais très peu de fleurs.
Je ne sais pas à quoi attribuer ce phénomène, j’ai du mal à croire que les touffes soient déjà épuisées.
Je vais leur mettre une bonne couche de compost pour voir si cela leur redonne de la vigueur.
Par contre, les corolles blanches de l’ail de Naples se sont répandues partout.
Je me souviens avoir ramassé quelques bulbes, oh, Il y a bien longtemps, sur une berge de l’Agout alors que je vivais à Lavaur.
C’était dans une autre vie.
Mais depuis, cet ail m’a suivi dans tous mes jardins sans que j’y prête attention.
Il y avait toujours un ou deux bulbes dans un pot d’une autre plante que j’emportais dans mon déménagement.
Cela fait prés de quarante ans que cet ail me suis à la trace.
C’est étonnant une telle fidélité de la part d’une fleur.
La Rumeur
Comme à peu prés tout le monde j’ai été mis au courant de la rumeur qui disait que des camionnettes blanches rodaient dans la région parisienne pour enlever des enfants.
Elle a flambé sur les réseaux sociaux et provoqué des agressions contre des roms conduisant une camionnette blanche.
Il faut dire qu’il y a des milliers de camionnettes blanches, c’est le modèle le moins cher.
Les autorités ont eu beau affirmer qu’aucun enfant n’avait été enlevé (la police n’a reçu aucun signalement) il n’est pas certain que la rumeur soit rentrée dans son trou.
C’est un phénomène étrange et extrêmement ancien.
Au Moyen Âge on accusait les juifs de répandre dans l’air des poudres pour apporter la peste, plus tard le Discours Antisémite s’est saisi du schéma pour accuser les juifs d’enlever des enfants pour accomplir des « meurtres rituels » et l’on peut penser que ce fut là la cause de quelques pogroms dans l’est de l’Europe.
A XIX ème siècle courait le bruit que les bohémiens enlevaient des enfants pour Dieu sait quoi en faire.
Il faut noter qu’aucun enfant n’a jamais été enlevé par des bohémiens mais que, par contre, de nombreux enfants bohémiens ont été enlevés à leurs familles et mis dans des écoles pour y être « rééduqués »
On pourrait penser que l’éducation moderne aurait fait justice de ces fariboles mais il semble bien que non.
On dirait que ce motif des enlèvements (il y a aussi la célèbre Rumeur d’Orléans) s’est comme enkysté dans l’inconscient collectif et qu’il n’y a pas moyen de l’en extirper.
L’éducation (d’ailleurs en baisse) ne peut rien y faire.
Il semble que ces rumeurs se réactivent dans des temps de grande angoisse collective.
Allez quelques fleurs de printemps dédiées aux victimes de ces sottises.