Les commentateurs de la note précédente me font remarquer que, chez les jeunes, l’homosexualité semble ne plus poser de problèmes.
Si j’en juge par mes propres enfants, j’ai aussi cette impression.
S’il s’agissait d’une tendance de fond, j’en serais ravi.
Il est toujours agréable de constater que la Société devient moins stupide, d’autant plus qu’on n’en a pas trés souvent l’occasion.
Cependant, il me reste toujours quelques questions.
Si la « Morale » est moins présente ( moins pesante ) qu’avant et si l’homophobie n’est plus nécessaire pour lutter contre ses propres pulsions, quelle en est la cause ?
Est-ce que la Société se réorganise d’une manière plus intelligente ou est-ce la Loi qui se décompose sous l’effet du « Choc Culturel » de la Modernité ? ?
Et s’il était nécessaire d’avoir recours à l’homophobie pour lutter contre ses propres désir, pourquoi fallait-il lutter contre ces désirs là ?
Les psy ont pas mal travaillé sur les raisons et la naissance de l’homosexualité chez les individus, mais, à ma connaissance aucun ne s’est penché sur les raisons de l’homophobie sociale comme s’il s’agissait d’une chose normale, d’une donnée naturelle alors que ce n’est pas le cas.
Ces raisons ont-elle disparu ? ( j’en doute ) ou sont-elles provisoirement refoulées ? ou déplacées sur d’autres cibles ?
Je pourrais continuer, mais il me semble avoir déjà parlé de ces sujets là et j’aurais l’impression de radoter.
Juste un dernier mot,
La photo qui illustre la note est celle d’une fleur de gattilier ( vitex agnus castus ) ou poivre des moines, l’arbuste fleurit en ce moment.
Il parait qu’il y en avait dans tous les jardins de monastère, on en faisait des infusions censées calmer les ardeurs sexuelles des moines.
Archive for août, 2007
Pas de problèmes
Une fleur pour le Yef
Une fleur pour le Yef.
Un peu trop sensuelle, peut-être.
Le Yef et moi sommes amis pour le coeur et non pour le sexe.
Mais les balisiers, d’aspect rigide vus de loin montrent, quand on les examine de prés, des délicatesses insoupçonnées et cette fleur-ci exprime bien la chaleur et la douceur de mes sentiments pour lui.
Sottement j’ai laissé passer toutes les vacances sans lui téléphoner, pensant qu’il était parti et en fait il a dû subir une opération qui l’a obligé à rester à la maison.
Je m’en veux de n’être pas allé le voir pour le réconforter.
J’ai eu tant de mal à lui avouer que je vivais avec un homme et il ne m’a pas jugé !
Il nous a, au contraire invités à dîner chez lui, Sylvère et moi.
Il n’empèche, devant lui, je me sens toujours un peu embarrassé d’être homo.
La société moderne est plus tolérante que dans ma jeunesse, mais je soupçonne cette tolérance de n’être qu’un vernis.
En dessous, les siècles de culture homophobe continuent à peser leur poid.
J’espére qu’il n’en est pas de même pour le Yef dont la culture arabe est peut être moins crispée.
… et pour le pire ( 4 et fin )
Bon, c’est la dernière ligne droite, on prend une bonne respiration et on y va !
Nous avons donc fait contruire une maison. Ma femme a choisi l’emplacement : un endroit calme avec un ruisseau et un grand rideau de vieux arbres au fond du terrain.
Nous avons déménagé presque en même temps que mon entreprise trop à l’étroit dans ses anciens locaux.
Les enfants poussaient normalement, faisaient du judo ou du foot.
Ma psychothérapie a échoué, comme avait échoué une ancienne tentative de psychanalyse.
J’ai dû me résigner à essayer de tenir avec des médicaments.
De son côté, ma femme a changé de service. Elle travaillait jusque là dans le service psychiatrique des adultes et elle ne le supportait plus.
Elle avait même envisagé de quitter son travail. Elle avait fait des études pour connaitre l’homéopathie et la Kinésiologie en espérant s’installer comme thérapeute.
Mais un poste s’est libéré au centre de guidance infantile, elle l’a accepté et s’y est trouvée trés heureuse.
Elle a également entamé une psychanalyse.
Il s’est trouvé que, dans mon entreprise, le Yef a eu des ennuis et que j’ai été amené à prendre sa défense.L’histoire a duré un an qui a été unne année de répit dans ma dépression.
Le meilleur moyen de lutter contre la dépression, outre le travail quotidien, c’est de s’occuper à aider les autres.
Ma femme m’a soutenu à chaque instant dans ces moments-là.
Puis l’affaire s’est résolue et j’ai recommencé à plonger, plus ou moins.
Je crois que c’est un truc qu’elle ne m’a pas pardonné.
Sa psychanalyse se déroulait normalement, sauf qu’elle devenait de plus en plus agressive à mon égard.
J’ai appris plus tard qu’elle songeait déjà à me quitter mais qu’elle attendait que les enfants soient suffisamment grands.
J’aurais sans doute dû parler avec elle, mais je me disais que sa psychanalyse serait plus efficace que moi.
Et puis, un jour, elle m’a dit qu’elle voulait me quitter.
Le ciel m’est tombé sur la tête.
Jamais, même dans mes plus forts moments de dépression, je n’avais imaginé que ma femme pourrait me quitter.
Son amour était la seule chose certaine dans mon univers personnel.
Le reste est une autre histoire.
Perdues
C’est malheureusement officiel, comme le pensait Quinté, les notes perdues ne reviendront pas.
Les administrateurs de 20six viennent de mettre un mot sur la page d’administration pour le reconnaitre.
Je leur enverrais bien une lettre d’injures, mais celà ne me rendrait pas mes notes.
Je ne connais rien en informatique et je suppose que si l’on m’expliquait ce qui s’est passé, je n’y comprendrait pas grand-chose.
Même la pierre finit par se réduire en poussière, alors quelques traces magnétiques dans un système electronique ne peuvent prétendre à l’éternité, à supposer que le contenu de ces notes l’aie méritée.
Mais pour moi, bien sûr elles avaient quelque importance, ainsi que les commentaires qui les accompagnaient.
Mais de toutes les choses que j’ai perdues dans ma vie, celles-ci ne sont pas les principales.
J’ai pensé à quitter 20six et j’ai repris un blog parallèle que j’avais sur wordpress.
Quand je poste une note sur ce blog, je poste la même sur son double.
En un mois environs, je n’ai pas récolté le moindre commentaire.
Wordpress est une vaste plateforme où les articles sont rédigés dans de nombreuses langues, mon blog n’est qu’un grain de poussière dans cette immensité.
Je crois donc que je vais, finalement, rester sur 20six, même si son côté « petit quartier du Village Global » qui en faisait le charme au début, s’est beaucoup atténué au fil des années et des diverses catastrophes.
La photo qui illustre cette note a été prise par mon fils au cours de ses vacances à Ténériffe.
C’est une chapelle en ruines au bord d’un précipice et si la couleur de la photo est jaunâtre, c’est que le ciel était alors obscurci et la lumière troublée par la fumée des incendies.
Pour le meilleur et pour le pire ( 3 )
Notre enfant grandissait,
Comme nous l’avions eu tard par rapport à la normale, Nous avions peu de temps pour en avoir d’autres, aussi nous sommes nous mis « au travail ».
Faire l’amour dans l’intention précise de faire un enfant n’est pas, en ce qui me concerne, la meilleure façon d’éveiller le désir.
Ma femme a été de nouveau enceinte mais a fait une fausse-couche.
Rebelotte.
Une nouvelle grossesse a été la bonne.
C’était aussi la dernière possibilité, ma femme ayant la phobie de la médecine et des médecins, ne voulait pas d’enfant supplémentaire, se trouvant trop vieille pour ça.
Notre fils cadet est né cinq ans aprés son ainé.
Ca n’a pas été sans conséquences pour son évolution ultérieure.
Habitué à vivre avec son frère et les copains de son frère, il n’avait que mépris pour les enfants de son âge ( des bébés !) et il lui a fallu atteindre l’âge du collège pour se faire des amis de sa génération.
De mon côté, je plongeais lentement dans la dépression.
Quand elle devenait trop forte, j’arrétais de prendre des anxiolytiques, la dépression reculait mais l’anxiété remontait.
J’ai fait le ludion entre les deux pendant quelques années.
Du côté du sexe, le désir homosexuel se faisait de plus en plus insistant bien que je continuasse à avoir des rapports avec ma femme.
Comme nous passions nos vacances dans un camp naturiste et que tous ceux que je connais sont flanqués d’une zone de drague homo, J’ai fini par m’y rendre un jour.
J’y allais tôt le matin, les rapports étaients furtifs et fugaces.
une fois les vacances finies, c’était terminé pour un an.
La dépression devenait de plus en plus pesante et les médecines douces que j’avais essayées n’avaient rien donné de positif sur ce plan.
Elle m’ont beaucoup apporté sur le plan physique, mais rien sur le plan mental.
Ma femme me soutenait de son mieux mais c’était aussi lourd à porter pour elle.
Je me suis résigné à voir un psy.
J’ai commencé une psychothérapie et j’ai pris des anti-dépresseurs.
Ces derniers ont coupé tout désir sexuel chez moi, ce qui a ajouté à la peine de ma femme.
Notre vie continuait, cependant, nous faisions des projets. J’ai fait un petit héritage de mes grand-parents, ce qui nous a permis de faire bâtir une maison avec un jardin.
La maison et le jardin que j’occupe encore pour quelques temps.
Pause
Ce que je raconte de l’histoire de mon mariage n’est pas particulièrement dramatique.
Pourtant, j’ai besoin de faire une pause.
Je pensais être capable de suffisamment de recul pour raconter une histoire ,somme toute, aussi banale qu’une autre.
Mais le retour s’est révélé plus difficile que je ne l’aurais cru.
Avec les souvenirs reviennent les émotions et le regret de ce passé perdu.
Il parait qu’arrivé à un certain âge, les hommes prennent plaisir à se replonger dans leurs souvenirs et à les feuilleter comme un livre d’images.
Aparemment je n’en suis pas encore là.
Pourtant je suis déterminé à poursuivre ce récit.
Je n’espère pas comprendre tout ce qui s’est passé mais peut-être arriver à me détacher un peu de ces souvenirs et à les remettre à leur juste place.
Qu’ils deviennent aussi légers et diaphanes que la fleur d’orchidée séchée de la photo.
Pour le meilleur et pour le pire (2 )
Nous nous sommes donc mariés.
J’ai perdu mon travail, l’imprimerie où j’étais magasinier avait des difficultées.
j’ai fait un an de chômage, puis j’ai trouvé le travail que j’occupe toujours aujourd’hui.
J’ai le sentiment que nous vivions bien àlors.
Bien sûr j’avais un caractère difficile mais ma femme m’aimait et me soutenait.
Nous avions des amis, collègues de ma femme qui était assistante sociale dans la service psychiatrique de l’hôpital de Lavaur.
Tout n’était pas parfait. En ce qui concerne notre vie sexuelle, ma femme n’arrivait pas à atteindre l’orgasme et, aussi longtemps que j’aie eu des rapports avec elle elle n’y est jamais parvenue.
Mais nous avions l’avenir devant nous.
Un jour, ma femme a suggéré que nous pourrions avoir un enfant.
Je n’aimais pas les enfants, ils m’intimidaient et me mettaient mal à l’aise, mais, j’ai accepté sans hésiter.
Je me sentais en dette vis à vis de ma femme, j’avais l’impression qu’elle m’aimait plus que je ne l’aimais et je voulais lui faire plaisir.
Comme pour lui rendre un peu de tout ce qu’elle me donnait.
Elle a été enceinte presque tout de suite.
C’est sans doute un peu bébête, mais je me sentais fier d’avoir fait un enfant.
Un ami qui avait une caravane en location au Cap d’Agde nous avait fait découvrir le Naturisme et nous allions y passer une quinzaine chaque été.
Cet été là, ma femme était prés d’accoucher et je la trouvais splendide de plénitude physique.
L’accouchement fut l’un des plus grand moments d’émotion de ma vie.
J’ai vu mon fils sortir du ventre de sa mère et je me suis mis immédiatement à aimer les enfants.
A mon travail, cétait le jour du premier inventaire de l’entreprise, un dimanche.
Je suis arrivé en retard et la première personne sur qui je suis tombé en arrivant cétait le patron.
Il a fait faire une annonce au micro pour annoncer la nouvelle à tout le monde.
Mon fils a grandi. Dans mon esprit ces années se fondent toutes dans un brouillard rose.
Je crois pouvoir dire que nous étions heureux.
Cependant, les nuages se levaient. L’entreprise se développait rapidement et les conditions de travail devenaient de plus en plus difficiles.
Surtout à la Noël où nous manquions tragiquement de place.
Plusieurs mois à l’avance je m’inquiétais et je n’arrivais plus à m’endormir le soir.
Les somnifères n’avaient aucun effet, même les plus puissants comme le Rohypnol.
J’ai alors pensé à le remplacer par des anxiolytiques qui se se sont avérés immédiatement efficaces.
Ces médicaments sont, en effet trés efficaces, il décapitent l’angoisse, mais laissent émerger ce qui se tient caché en dessous : La dépression.
Pour le meilleur et pour le pire ( 1 )
C’est en été, je crois bien que j’ai rencontré celle qui devait devenir ma femme, chez un ami commun.
J’étais bien plus beau qu’aujourd’hui, elle aussi, d’ailleurs.
Elle est tombée amoureuse.
Pas moi, mais je ne peux pas, ou trés mal, résister à ceux qui m’aiment.
Je me sens obligé de répondre à cet amour et en même temps j’en suis trés angoissé.
Toutes proportions gardées, c’est comme avec les gens qui font la manche dans la rue : Si je ne donne rien, j’ai honte et j’ai l’impression d’être un salaud et si je donne une pièce, j’ai l’impression de m’être fait arnaquer.
C’est une situation proprement invivable.
Donc, j’ai « répondu » aux sentiments de ma future femme, il faut dire qu’elle avait d’énormes qualitées (elle les a toujours), intelligence et culture compatible avec la mienne.
Et il y avait aussi le sexe ; à l’âge que j’avais à l’époque, j’étais encore puceau. J’étais déjà attiré par les hommes, mais je ne voyais pas d’inconvénient à une relation féminine.
Nous avons commencé à nous « fréquenter » comme on disait alors en Province.
Elle venait me voir à Tarbes depuis Toulouse, dans sa Deux chevaux.
Nous faisions des balades en montagne. Nous y faisions l’amour dans le brouillard.
Puis je suis allé la rejoindre à Lavaur et je me suis installé chez elle. J’ai trouvé à grand-peine un travail de magasinier chez un imprimeur.
Nous avons vécu ainsi pendant trois ans.
Compte tenu de mon caractère, j’étais aussi bien que possible. Mon désir homosexuel se réduisait à des séances de masturbation clandestines et celà me suffisait alors.
Un jour, ma compagne a suggéré que nous nous mariions.
Comme elle avait l’air d’y tenir, j’ai accepté. Je voulais lui faire plaisir et je m’étais attaché à elle.
Notre mariage fut tout ce qu’il y a de plus intime, avec mon frére et ma belle soeur et deux couples d’amis à elle que nous avons perdu de vue par la suite.
La suite, justement, à un de ces jours.
colocataire
Il n’y a pas que des fleurs dans la jardin.
On y rencontre parfois quelques colocataires discrets.
Tel ce joli crapaud, par exemple.
Je L’ai déjà vu plusieurs fois, bien que je ne sois pas sûr que ce soit le même, bien que chaque fois il soit de bonne taille.
Je ne sais pas combien de temps vit un crapaud.
En tous cas, la rencontre me fait toujours plaisir.
Le seul regret que j’aie est qu’il ne chante pas.
J’aime bien le chant des crapauds : On dirait une petite note de flûte, toujours la même, que l’on entend par les nuits d’été.
Peut-être, ceux qui vivent dans le jardin sont-ils d’une espèce qui ne chante pas.
Voies mystérieuses de L’Histoire
Encore une rose anglaise, c’est bien le moins que je peux faire pour illustrer cette note.
On sait que parmis les choses qui influencent les actes des hommes, l’Histoire joue une grande place.
Dans certains cas le rapport entre les actes modernes et l’histoire est évident.
Dans d’autres il est plus subtil. Par exemple, j’ai regardé il y a quelques années une émission de télé sur des villages d’Auverges qui avaient caché des enfants juifs pendant la dernière guerre.
Les journalistes se demandaient pourquoi certains villages avaient caché des enfants et pas d’autres.
Pourquoi ? Eh bien parce qu’il s’agissait des villages protestants des plateaux de l’Aubrac.
Ceux qui avaient subi les dragonnades sous Louis XIV, environs trois cents ans plus tôt.
On peut penser que le souvenir de la Persécution s’était transmis dans la culture locale, ce qui a amené les gens à réagir de façon quasi automatique pour protéger les nouvelles victimes.
Mais il y a des cas où l’influence de l’histoire semble suivre des voies tout à fait mystérieuses.
On sait que beaucoup d’Anglais achétent des maisons et des propriétées dans le sud ouest de la France.
Le climat, le rythme de vie et surtout le prix du foncier, beaucoup plus bas qu’en Angleterre semblent être les principales raisons de cet engouement.
Mais un journal a eu l’idée de tracer la carte des zones où s’installent les Anglais.
Surprise ! Ces zones d’implantation sont exactement celle des anciennes possessions des Plantagenêts, Henri II d’Angleterre et son épouse Aliénor d’Aquitaine.
Rappelons pour mémoire que c’est la rivalité entre les Plantagenêts et les Rois de France qui fut la cause de la Guerre de Cent Ans.
Il parait évident que les Anglais achetant en France n’avaient pas ces événements en tête au moment de leur achat.
Mais alors quelles sont les influences mystérieuses qui les amènent à s’établir précisément dans les anciennes possessions Anglaises ?
Il y a un lien incontestable, mais lequel ?
Les voies de l’Histoire sont parfois aussi énigmatiques que celles de la Providence.