J’ai écouté, hier, l’allocution du président de la République ; j’étais en voiture et j’ai eu la flemme de tendre le bras pour changer de chaine de radio.
Et puis j’étais un peu curieux de voir comment il se sortait, aprés Manuel Valls de l’exercice de l’allocution-aprés-la-baffe-électorale.
C’est, dans la réthorique politique, un genre auquel beaucoup de monde s’est adonné depuis une vingtaine d’années.
Un genre encore plus codifié que la dissertation classique puisque non seulement la forme mais aussi le fond en sont fixés par l’usage.
Le texte, donc, est en deux parties : La première, qui peut être plus ou moins verbeuse selon l’orateur, peut invariablement se résumer en quatre mots : « Je vous ai compris ! », la seconde doit dire, en substance, : « Je ne changerai donc rien à la politique que vous avez condamnée sinon que j’en accélèrerai la mise en oeuvre. »
Si l’on se pique de Lettres, on peut terminer par une formule imagée du genre « Je vois déjà le bout du tunnel » ou bien « La pente est forte mais la route est droite ! » mais ça n’est pas indispensable. Je dois reconnaitre que le président a été excellent, je veux dire qu’il a été bref.
Et maintenant… que va-t-il faire ?
Je sais, je sais, il serait trop facile de dire « Que peut faire un capitaine de pédalo à la barre du Titanic ? » ; c’est pourquoi je ne le dirai pas !
Constatons seulement qu’il a dit qu’il fallait pousser les machines.
On va bien voir…
Allez, quelques tulipes pour fêter l’allocution du président !
Justement la saison en est passée et elles me restaient sur les bras.