Archive for décembre, 2018

Nouvel An 2

Vous, je ne sais pas, mais moi, chaque année, je prononce mes voeux de Nouvel An d’une voix de plus en plus tremblante.
J’ose à peine imaginer que l’année qui vient pourrait ne pas être pire que celle qui s’en va.
Peut-être n’est-ce qu’un effet de l’âge, quand je vois mes enfants, comme pour ce Noël, ils débordent de projets et n’ont absolument aucune inquiétude pour leur avenir.
L’ainé vient de claquer (poliment) la porte de son entreprise et compte s’accorder quelques mois de vacances, le cadet, lui, apprend le Japonais en prévision de son futur retour dans ce pays.
Il a proposé à son frère d’y aller ensemble.
Ces gamins ne doutent absolument de rien !
Alors, plutôt que de me perdre en délectations moroses (genre : vulnerant omnes ultima necat) ) j’aimerais transmettre à ceux qui me lisent une part de leur confiance en l’avenir.

Bonne et heureuse année à tous.

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Faux printemps

Voici que nous sommes au tout début de l’hiver, nous venons juste de passer le solstice.
Et pourtant, à quelques centaines de mètres de chez moi, devant de petits immeubles collectifs, les pruniers décoratifs viennent de fleurir.
En temps normal ces pruniers sont, avec les amandiers et les corètes du japon, les premiers arbres à fleurir au tout début du printemps.
D’habitude cette floraison à contre-saison est un mauvais présage qui annonce la mort des arbres fleuris.
Comme s’ils faisaient un dernier effort désespéré avant l’inéluctable.
Mais, avec le dérèglement climatique il est possible que ce ne soit qu’un phénomène passager, l’année 2018 étant la plus chaude depuis 1900.
Sylvère m’a convaincu de faire un traitement du visage au botox.
Oui, comme les actrices.
Du coup, les rides de mon front ont presque disparu (presque) et la ride du lion, entre les deux yeux, celle où s’accumulent patiemment les tristesses et les soucis d’une vie entière a bien diminué.
Comme pour les prunus, un faux printemps s’est répandu sur mon visage.

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« Coulez mes larmes ! » dit l’électeur de Méluche


Oui, c’est une rose.
Une rose qui s’est desséchée avant de s’être épanouie.
Je la dédie à l’homme pour qui j’ai voté aux dernières élections présidentielles.
(c’est la note que j’ai eu du mal à cracher)
Il faut dire qu’il y a plus d’un mois Jean Luc Mélenchon a subi, ainsi que son parti une perquisition de grande envergure, car la justice le soupçonne d’avoir fait surfacturer par une agence de communication issue de son parti quelques prestations pendant sa campagne présidentielle, histoire de se faire rembourser (enfin, à son parti) par l’état un peu plus d’argent qu’il n’en avait réellement dépensé .Perquisition qui lui a provoqué une grosse colère qu’il a retransmise sur son site internet et qui a été complaisamment relayée par tous les médias télévisés.
Surtout par ceux qui lui étaient hostiles, qui ne manquaient pas de demander à leurs invités habituels à quel point ils étaient choqués.
Bon, que Mélenchon pique une colère contre la Justice, cela ne me choque pas et qu’il bouscule quelques policiers et un procureur adjoint, non plus.
Mais…
Au début de la campagne présidentielle le candidat de la droite a été accusé par un journal satirique d’avoir procuré à son épouse un emploi de complaisance d’assistante parlementaire payée par l’argent du contribuable sans que cette épouse aie jamais effectué le moindre travail.
Dés la première réaction du candidat à ces accusations (il s’est dit choqué par le sexisme du journal qui n’acceptait pas qu’une femme travaille) j’ai compris qu’il était coupable.
Quant aux arguments suivants, dans l’ordre : complot des médias et complot du gouvernement (un cabinet noir) ils n’ont fait que me renforcer dans cette opinion.
Jean luc Mélenchon lui, a commencé par accuser le gouvernement puis les médias et enfin la présidente de l’agence de com a entonné le couplet du sexisme.
Or donc si les arguments employés par François F. pour démontrer son innocence m’ont convaincu de sa culpabilité, que dois-je penser de Mélenchon quand il emploie les mêmes arguments ???
Coulez mes Larmes !
Je ne sais pas trop ce qu’en penseront ses autres électeurs, mais moi je serai bien embarrassé aux prochaines élections.

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Ruissellement

Une des grandes idées du gouvernement actuel est celle du « Ruissellement », à savoir que, plus les riches s’enrichissent plus leur richesse « ruisselle » autour d’eux par le travail qu’ils fournissent aux moins riches (artisans, bijoutiers, maçon qui leur construisent des palais etc…).
Cette idée vient de Bernard de Mandeville (1670-1733) le grand père de l’ultralibéralisme économique que certains considèrent comme l’Illuminato qui murmure à l’oreille de Macron.
C’est une image.
Soit dit en passant, il me semblait, dans ma petite tête, que le gros problème du Libéralisme (jamais évoqué par les experts que l’on voit à la télé) était le nombre excessif de canailles et de crapules qui utilisaient le système à leur profit.
Eh bien la lecture de Mandeville a répondu à cette question dans sa « fable des abeilles (the fable of the bees) : la malhonnêteté et la canaillerie sont la racine du système libéral et la condition essentielle de son développement.
Bon, le système peut-il fonctionner et faire diminuer la pauvreté ?
Il semblerait que ce soit parfois possible mais uniquement dans le cadre d’une économie émergente avec une croissance à deux chiffres (sans virgule) mais que, dans le cas de l’économie française déjà mature, largement désindustrialisée et poussant péniblement jusqu’à 1,5% de croissance, plus rien ne ruisselle.
Il faut dire aussi que monsieur de Mandeville ne connaissait pas l’économie financière moderne où l’accumulation des titres vaut vingt fois le PIB mondial.
Hélas les riches préfèrent mettre l’argent que leur fait économiser la suppression de l’ISF dans l’achat de titres financiers (dont la valeur est largement virtuelle pour ne pas dire fictive) plutôt que dans la création d’usines.
Quant aux « start ups » sur lesquelles mise largement le président pour rénover l’économie nationale, bardées d’ordinateurs et d’algorithmes elles peuvent atteindre rapidement une forte capitalisation boursière mais créent très peu d’emplois.
Alors il est inutile de tendre la sébille vers la montagne des richesses, plus rien n’en coulera.

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Spectacles


Je ne suis pas sur les réseaux sociaux et, parfois, j’ai l’impression que je manque quelque chose.
Je constate que les chaines de télé-info ont de plus en plus recours à des films de reportages filmés avec un smartphone et que même la publicité s’y met comme pour le concert d’Orelsan.
Nous sommes en pleine Société du Spectacle.
Toutefois je me demande ce que Guy Debord aurait pensé d’une société où chacun peut être le producteur et le réalisateur de son propre spectacle tout en sachant qu’il sera vu par plus d’un million de spectateurs.
Cela modifie, peut-être, les données de l’analyse.
J’ai lu un article qui expliquait que nous ne sommes plus dans une société de classes (Quoique…) mais dans une société de masse.
Cela expliquait, selon l’auteur, que les vieilles procédures démocratiques ne fonctionnaient plus et qu’à la place d’un discours « économique » (classe contre classe) il fallait, pour être entendu, produire un discours « idéologique » (désigner un ennemi).
Bref, il faudrait qu’en France Macron désigne un ennemi qui fascinerait les français et leur ferait oublier qu’il les plume.
Ce que fait, par exemple, Victor Orban en Hongrie ou ce que se propose de faire Marine Le Pen en France.
Ce qui amènerait à ces « démocraties » illibérales qui font florès en Europe de l’est, en Turquie ou au brésil.
Le fait que, lorsque se produisent des évènements comme ceux de ces dernières semaines en France, il y a toujours des dizaines de personnes qui les filment pourrait-il être un frein à cette catastrophe ?

PS J’ai mis pour illustrer cette note des photos de nérines blanches qui, venant de l’hémisphère sud fleurissent ici en automne.
Les photos comportent un léger flou comme si elles étaient voilées par des larmes.
Il n’y a pas de filtre : c’est le résultat qu’on obtient en voulant photographier ces fleurs.
J’ai déjà vu ce phénomène en photographiant de fleurs de colza d’où j’en déduis que les nérines ne sont pas blanches mais mélangées d’ultraviolet.

PPS J’ai mis beaucoup de temps à écrire une nouvelle note parce que j’en avais une autre en travers de la gorge et qui ne voulait pas passer.
J’ai réussi à la pousser dans un coin et je verrais, plus tard, si j’arrive à la cracher.

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