Les pensées sont les fleurs de l’hiver.
Leur bleu mélancolique garnit maintenant tous les bacs à fleurs de la ville.
Ce n’est pas une couleur propre à répandre la gaité surtout devant le café fermé pour cause de confinement.
J’avais l’habitude d’aller prendre un café aprés avoir acheté mes cigarettes, maintenant je fume mon cigarillo assi sur un banc intégré au bac à fleurs en contemplant les pensées.
Mes propres pensées prennent un tour un peu chagrin, je songe au joueur de rugby mort il y a quelques jours à l’âge de 48 ans.
Je poste de lui une photo tirée d’un calendrier des « Dieux du Stade » auquel il a participé pendant plusieurs années.
Les joueurs de rugby tiennent une bonne place dans mon érotique personnelle mais si, en plus, ils sont intelligents et sympathiques comme l’était Christophe Dominici ils gagnent presque le rang de héros.
Les circonstances de sa mort, il a fait une chute de vingt mètres depuis le toit d’un bâtiment désaffecté, font fortement penser à un suicide.
Le suicide est toujours une sorte de scandale parce qu’il est difficile d’en comprendre les motifs.
On dirait que le suicidant cherche à trouver une solution en dynamitant le problème.
Restent les vivants, consternés par ce refus de la vie.
Et restent aussi les photographies qui nous permettent de contempler son image et de penser à lui avec tendresse.