Moi, la grève, c’est pas vraiement mon truc.
Mais, cette fois-ci, j’y ai vu comme une sorte devoir civique.
Alors, je suis allé à la manif.
La manif du siècle, pour le moment.
Les collègues s’étaient donnés rendez-vous Place Arnaud Bernard.
Je trouvais que ça faisait bien loin de l’avenue Jean Jaurès sur laquelle donne le magasin.
J’ai donc eu l’idée de rejoindre le point de rendez-vous en métro.
Idée géniale que je n’étais pas le seul à avoir eue.Quand je suis arrivé sur le quai il y avait bien cinq cent personnes qui attendaient sur le quai tentant de monter dans des rames qui arrivaient déjà bondées au delà de tout ce que j’avais jamais vu.
Au bout de vingt minutes j’ai réussi à monter et le métro est parti avec son chargement de sardines.
Station Compans Cafarelli, tout le monde descend !
Pour rejoindre la place arnaud Bernard, il fait remonter environs deux cent mêtres remplis d’une foule compacte.
Je joue des coudes, à contre courant, et finis par rejoindre le groupe de mes collègues.
Problème nous sommes en queue de la manif et il faut rejoindre les groupe des employés du commerce qui, lui, est en tête de la manif.
Nous nous lançons avec l’énergie du désespoir dans la descente du boulevard Lascrosses en direction de la place Bourdelle où se trouve la statue d’Héraclès archer dont l’image ornait la couverture de mes cahiers d’écolier.
Nous dépassons, à marche forcée, divers groupes d’écoles, le syndicat de la magistrature, les personnels du théatre du Capitole et du théatre National de Toulouse, les élus socialistes,les associations féministes, les syndicats enseignants, les parents d’élèves et diverses entreprises dont j’ignorais jusque-là l’existence.
Nous ne voyons toujours pas la tête de la manif.
Place bourdelle nous bifurquons vers le pont des Catalans.
Je profite de l’occasion pour regarder les pancartes et banderolles.
La pluspart arborent des slogans classiques mais certains font preuve de plus de créativité : J’en vois une qui arbore ces mots : 2007 Bonaparte, 2008 Napoléon, 2009 La Bérésina.
Une autre arbore une paire de chaussures avec ces mots : Bouffon, je te les réserve !
Le pont des Catalans fait une sorte de dos d’âne qui permet de voir au loin.
Seigneur ! les allées Charle de Fitte sont noires de monde et l’on voit vaguement au loin la houle des drapeaux rouges de la CGT.
Allons courage ! nous dépassons les pompiers et les personnels hospitalier ainsi que le conseil des prudhommes.
Nous passons devant la caserne ds pompiers. Ceux qui ne sont pas dans la manif sont tous sortis pour nous voir passer.
Au rab de beaux mecs !
Nous attaquons le pont Saint Michel,Je commence à avoir mal aux pieds.
L’ambiance est bon enfant, les gens se sourient, aprés tout nous sommes tous là pour lapider le même Satan.
L’assemblée est trés variées, des gens de tous âges, des pères avec leur enfant sur les épaules, des gens en fauteuil roulant, des lycéens.
Les arbres sont couverts d’affiches jaunes pourtant la mentions « Casse toi pov’con » ou une célèbre citation sur les grèves qui ne se voient pas.
Il fait un soleil de printemps.Un groupe s’est enveloppé de couvertures de survie qui miroitent et revoient de durs éclats de lumière dans les yeux.
J’ai de plus en plus mal aux pieds.Je porte mes chaussures de travail, coque et semelles en acier, et Michelin qui les a fabriquées n’a certainement pas prévu qu’on puisse faire de la marche avec.
Nous prenons la rue de Languedoc, on entend de fortes détonations et l’on voit de la fumée.
Je force le pas pour voir de quoi il retourne.
J’arrive au début de la rue de Metz, ce sont les cheminots qui trainent une machine qui produit ces bruits de gros pétards. Ils portent également des torches de feux de Bengale, rouges, évidemment.
Je vois, tout au fond de la rue, un gros ballon rouge et les drapeaux de la CGT.
Je ne dois plus être loin de la tête du cortège, mais je n’en peux plus.
Arrivé au monument aux morts, je prend le métro et je rentre à la maison.
Je n’ai Jamais pu rejoindre la tête du cortège.
Archive for janvier, 2009
La Manif
hiver
Ce n’est pas seulement je jardin mais aussi toute la campagne qui sont privées de fleurs en cette saison.
Hormis cette petite composée dont je n’ai su trouver le nom.
Peut-être s’agit-il d’une matricaire, ses feuilles sont trés découpées.
Elle décore largement les talus et les bords de routes.
J’ai aussi vu des oiseaux insolites : des hérons garde boeufs d’une blancheur immaculée.
J n’ai pu les photographier, mais patriarch doit bien avoir une fiche sur cet oiseau.
Leur présence, en plein hiver est surprenante.
Que font-ils là au lieu d’être en Afrique ?
Est-ce un signe du réchauffement de la planète ?
En tous cas, la récente tempête n’a pas l’air de les avoir découragés.
Les platanes
L’hiver ne laisse pas beaucoup de place aux fleurs.
Il n’y a plus que de la terre et des branches nues.
On peut toujours se contenter des écorces.
Celle-ci est celle d’un platane, un arbre né au moyen Orient et arrivé chez nous à la Renaissance.
Il s’est bien acclimaté depuis.
Celui-ci est sur la route d’Albi.
Il faut dire que les platanes qui ont été plantés en grand nombre, à une époque, pour ombrager les routes, sont des arbres assez fragiles et que, par grand vent, de grosses branches peuvent se casser et tomber sur le macadam.
Un projet d’élargissement de la route d’Albi menaçait la survie des platanes et les riverains se sont mobilisés pour les sauver.
Tant pis pour les embouteillages.
Je ne sais pas où en sont les choses, mais, pour le moment, les platanes sont toujours là.
J’aime bien les plantes, mais aimer les platanes à ce point n’étonne un peu.
C’est vrai , quoi…Le retour affectif qu’on peut avoir de la part d’un arbre est quand même assez limité.
La rose de Carlsbad
En fouillant dans quelques cartons restants du déménagement, j’ai retrouvé ceci.
C’est une rose de Carlsbad, ancien nom de la station balnéaire de Karlovy Vari dans ce qui était encore la Tchécoslovaquie.
Un responsable étudiant, arrière petit neuveux d’un cèlébre compositeur Tchèque avait organisé un « echange étudiant », histoire de revoir qelques membres de sa famille, restés bloqués derrière le Rideau de Fer.
C’était en 1967. Le Stalinisme régait encore en Maitre sous la poigne d’Antonin Novotny le Petit Père des Peuples local.
La nourriture n’était pas chère: trois francs le plat de viande (30 gr) avec des Klednikis (boules de pain et de fecule de pommes de terre, délicieuses avec le goulash)
La Slivovice (alcool de prunes local) ne l’était pas non plus et nous y avons largement fait honneur.
Parmis les diverses activitées culturelles, il y eut donc la visite de Karlovy Vari, station qui possède des sources d’eau chaude (elles chauffent la ville ) et des fontaines pétrifiantes. On y plonge des roses qui se recouvrent d’une croûte de calcaire aux tons ocres et brun rouge.
on les vend ensuite aux touristes>
Malgrè mes supplications, il n’ a pas été possible de visiter la station voisine, Mariànské Làzné.
L’ancien nom de cette station, popularisé par un film cèlèbre l’avait rendue « mythique », comme on dit aujourd’hui.
Mais je n’ai jamais pu dire : « J’étais, l’année dernière, à Marienbad. »
J’ai donc ramené cette rose que j’ai offerte à ma grand-mère, je crois.
Puis ma mère l’a récupérée à la mort de cette dernière et elle a fini par atterrir chez moi.
Dans un boite.
Elle est un peu abîmée, mais elle garde encore cette aura étrange d’une fleur qu’on aurait voulue éternelle.
Une monie florale, en quelque sorte.
La Neige
Cette fois ça y est, il neige pour de bon !
J’ai pris la photo cet aprés midi, mais, à l’heure qu’il est, les primevères sont entièrement ensevelies sous la neige.
Les routes aussi, malheureusement.
J’ai amené Sylvain à son travail ; un quart d’heure pour l’aller et trois quarts d’heure pour le retour.
J’ai même croisé une voiture dans le fossé.
Pour aller le rechercher à une heure du matin, il va falloir que je parte à minuit.
Il faut dire que les toulousains n’ont aucune habitude ni aucune maitrise de la conduite sur la neige.
Soit ils roulent à dix à l’heure, soit ils sont dans le fossé.
Mais, malgré tous les inconvénients ou même les dangers qu’elle présente, je suis toujours émerveillé par la neige.
Surtout à la campagne où elle se transforme moins vite en gadoue.
Mon premier souvenir d’enfance est un souvenir de neige. Celà a dû me marquer.
L’allée du jardin est pleine de traces laissées par les petites pattes des chats.
Ils sont rentrés, maintenant et dorment en boule à côté des radiateurs.
J’ai suspendu des boules de graisse pour les oiseaux dans un endroit que j’espère hors de portée des chats.
ils auront besoin d’énergie demain matin.