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717 morts et 805 blessés, le pèlerinage de La Mecque a encore frappé.
Le ministre de la santé saoudien dit que c’était la volonté de Dieu et la faute des pèlerins qui n’ont pas respecté les consignes.
C’est surtout la faute de la Physique : à partir de 7 personnes au m² le moindre mouvement comme, se gratter les fesses peut provoquer une catastrophe.
Je discute avec le Yef et je lui demande s’il a l’intention de faire de Hadj.
-« Non !
-Mais je croyais que c’était obligatoire.
-Pas du tout, il est écrit : Pas de contrainte en religion. le Pèlerinage est simplement conseillé et encore, pour ceux qui le peuvent. »
Il faut dire que, comme certaines étoiles, la dévotion du Yef est variable selon les circonstances.
Tantôt, il fait ses cinq prières journalières, tantôt il s’enfile une bière à la place.
« Et puis, ajoute-t-il, La Mecque, c’est un peu comme Lourdes ; à Lourdes tu as des magasins de bondieuseries et là bas ce sont des kilomètres de bijouteries. »
Ouais…je vois que les Marchands trainent toujours du côté de Temple.
Allez une photo de schizostylis pour les malheureux pèlerins de La Mecque, en espérant qu’elle les accompagnera en Paradis
.

Je discute avec Mourad au café.
Il me raconte, en tripotant son smartfone qu’il s’est fait plein de nouveaux amis syriens.
Un de ses amis l’a emmené voir les réfugiés installés aux Izards. Ils étaient dans une telle situation de dénuement qu’il en a fondu en larmes.
A l’aide de quelques mots d’anglais et d’arabe littéraire que connait Mourad ( Algérien d’origine, il ne parle pas du tout l’arabe de Syrie.) ils arrivent à se comprendre.
Mourad file chez son boulanger habituel qui lui donne tous ses pains invendus qu’il s’empresse d’apporter aux réfugiés.
L’un d’eux râle parce que le pain est rassis. Mourad en est tout déconcerté, c’est le pain qu’il mange d’ordinaire.
Je rigole et lui fait remarquer : « Ton type n’a pas l’habitude de manger du pain rassis ; Au moins cela prouve que ce n’est pas l’un de ces migrants « économiques » qui font si peur au gouvernement.
Parce que, si c’était le cas, il ne chipoterait pas sur la qualité du pain. »

Ce dimanche, le Yef m’a emmené au vide-grenier de Saint Orens.
C’est un truc immense étalé sur plusieurs places et jardins de la ville, si j’avais su j’aurais mis des chaussures de randonnée.
J’ai trouvé un pilon en bois pour les mojitos et le Yef a trouvé trois jolis verres à whisky avec un culot bien épais.
 » – Ils sont bien mais il n’y en a que trois.
– Ben c’est déjà pas mal.
– Mais si nous sommes quatre ?
– Eh bien tu colles d’autorité une bière au quatrième  »
Après la promenade ( j’ai les pieds en sang) nous rentrons prendre un verre.
Le Yef me demande « Tu es sur Facebook ?
– Non.
– Moi J’y suis. Tu devrais t’y mettre aussi nous pourrions vachement échanger ! »
( Non mais je rêve là ! nous sommes en train de boire une bière attablés dans son jardin et il me propose de me mettre sur Facebook pour « échanger » ? )

Il va chercher son ordi portable et me montre son profil.
Je vois ce qu’il voulait dire : « échanger » ça veut dire échanger des vidéos et des photos.
Sur son profil, le Yef ferraille contre ceux qui ne veulent pas voir arriver de réfugiés syriens en Françe. Bagarre de réseaux sociaux à coup de vidéos et de photos détournées.
Ca parait amusant mais je crains de n’avoir pas la patience de me colleter avec des imbéciles racistes par écran interposé.

Ah, la photo est celle d’un volubilis rouge, couleur plutôt rare pour ce genre de fleur.
Ca ne se voit pas mais la fleur est toute petite.