
EL CONFLICTO, DESDE PRIMERA FILA. Jóvenes israelíes observan los bombardeos aéreos sobre Gaza desde una colina de Sderot. / REUTERS / ATLAS
J’ai trouvé la première photo sur le blog de
Philalèthe, accompagné de la citation suivante :
» Suave, quand les vents troublent la surface, sur la mer immense,
de contempler depuis la terre l’effort immense d’autrui ;
non que la souffrance de quiconque soit doux plaisir ;
mais apprécier la distance des maux, dont on est soi-même à l’écart, est suave.
Suave aussi de regarder les combats immenses de la guerre,
à travers les champs de bataille, sans qu’on ait part au danger. »
Lucrèce :
« De natura rerum »
Le passage est célèbre et je m’en veux d’autant plus de l’avoir complètement oublié aprés mes cours de latin.
Dans le temps (oh, il y a si longtemps !) il suffisait à un écrivain de citer les trois premiers mots du texte (ceux qui donnent son titre à cette note) pour que le lecteur se souvienne, en gros du passage de Lucrèce.
Aujourd’hui on se dit que les Epicuriens n’étaient pas méchants mais que, pour l’empathie, ils faisaient le service minimum et qu’il n’aurait certainement pas fallu compter sur eux pour tenter d’ organiser des secours.

En fait le passage est une métaphore, celle de l’épicurien en pleine ataraxie regardant autour de lui les gens se débattre dans les emmerdements qu’ils se sont eux-même créés.
Mais la métaphore a fait des petits.
Je me souviens d’avoir trouvé dans le Coran (ne me demandez pas la sourate !) une scène que j’avais trouvée assez antipathique montrant les Elus, en Paradis, se réjouissant de contempler les souffraces des damnés.
(Je les imaginais assez bien aux balcons du Paradis, sirotant un rafraichissement tout en observant l’Enfer, là bas en bas, avec de petites jumelles de théâtre.)

Je croyais que c’était une invention de l’Islam avant de me rendre compte que la scène existait déjà dans des textes chrétiens bien antérieurs.
Et c’est en lisant cette note que j’ai fait le lien, c’était ce passage de Lucrèce qui avait donné naissance à cette image des élus, plus tordue vers le pharisaïsme et la
schadenfreude que vers le manque d’empathie.
Mais ça, c’est une spécialité des monothéismes, en ce moment les églises de France disent des messes pour le salut des chrétiens d’Irak, mais pas pour celui des Yazidis.
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