« >…Il n’y avait pas de lilas.
Mais une terrasse dallée avec de larges joints ou poussaient quelques pieds de pourpier.
Mon père, qui n’aimait pas me voir trainer, désoeuvré, dans le jardin, me faisait désherber les joints de la terrasse.
Je faisais attention à ne pas arracher les pourpiers.
Ils n’étaient pas aussi beaux que celui de la photo, les obtenteurs ont obtenu quelques nouveautés de puis cette époque lointaine.
Il y avait aussi un bassin rectangulaire au centre avec des poissons rouges et une carpe qui remontait du fond quand j’agitais l’eau de la surface avec mes doigts.
Je lui donnais de petits morceaux de pain.
Et il y avait aussi une tortue d’eau, donnée par un ami qui l’avait attrapée dans un étang, du côté de Pays Basque.
Un temps, il y eut même une grenouille qui coassait trés fort, la nuit, empéchant mon père de dormir.
Au matin, on ramassait dans le bassin ou autour, les sandales ou le roman policier qu’il lui avait jetés pour tenter de la faire taire.<a
Il a fini par l’attraper avec une ligne et un hameçon muni d’un petit bout de chiffon rouge.
Je me souviens aussi que je voyais des bouvreuils au dos couleur ardoise et à la gorge rouge.
Je ramasse ces quelques images, dans ma mémoire ; Je ne pense jamais au jardin de mon père, c’est un endroit où j’ai vécu quelques uns des moments les plus malheureux de ma vie.
Je n’y pense pas le jour mais il revient souvent dans mes rèves.
Je le vois toujours couvert d’une herbe sèche et jaune, les haies ont disparu pour ne laisser place qu’à un grillage rouillé, les deux arbres, un pin et un prunus sont toujours petits, comme ils étaient dans mon enfance.
Aprés la mort de mon père, quand ma belle-mère a vendu la maison, je ne suis plus jamais retourné dans le quartier où elle était construite et je n’ai plus revu le jardin.
Sauf dans mes rèves.
Archive for août, 2008
Dans le jardin d’mon père…
Duplicité
On dirait presque une rose, mais non, ce n’est qu’un althéa.
Un althéa « double ».
Je me suis souvent demandé ce qui avait poussé les jardiniers à « doubler » tant de fleurs, les résultats ( les roses mises à part ) n’étant pas toujours, à mon sens, un progrés par rapport à l’original.
Est-ce qu’une fleur double faisait plus riche, ou, dans l’Ancien Temps, aimait-on particulièrement les pompons ?
A moins que cette modification ne soit, tout simplement la plus facile à réaliser.
Celui ci pousse dans un espace vert ( une prairie, quelques vieux arbres, deux ou trois buissons fleuris et un parking. ) proche de mon domicile.
Inutile d’en ramener des graines dans le jardin, je peux en profiter tous les jours.
A propos de duplicité…
Sylvère qui avait passé le test de la Médecine du travail avec succés a été convoqué à nouveau.
Son patron pensait qu’il avait fait une erreur dans la rédaction de son contrat de travail, mais non ; Il a appris en y retournant qu’il avait été dénoncé comme occupant un poste qu’il n’était pas autorisé à occuper.
Ne pouvant l’embaucher comme barman, son patron l’a affecté à l’accueil-caisse du bowling.
Il reçoit les clients, leur attribue les pistes, leur distribue les chaussures, transmet leurs commandes au bar et encaisse leurs paiements.
Et, éventuellement, donne un coup de main pour nettoyer le bar ou mettre les verres dans la machine à laver, mais ne fait pas le service.
Eh bien il a été dénoncé comme occupant un poste de barman.
Celui qui l’a dénoncé est le responsable du restaurant de l’établissement.
Sylvère n’est pas sous ses ordres et n’a rien à voir avec le restaurant, mais cet homme craindrait qu’il ne lui prenne sa place, mon ami ayant plus de diplômes professionnels que lui.
C’est du moins ce que Sylvère a supposé quand il a eu repris ses esprits, car la nouvelle lui a donné un choc.
Il n’était pas habitué à ce genre de pratiques et en a été trés affecté.
Moi qui travaille depuis vingt huit ans dans une Maison de Commerce, j’ai été moins surpris.
Il s’est expliqué devant le médecin et est reparti avec son certificat d’aptitude, l’autorisant à travailler occasionnellement au bar.
Son patron a envoyé un avertissement au dénonciateur ( evidemment, en dénonçant Sylvère, il a, par le fait, dénoncé aussi le patron, ce qui n’a pas été vraiement apprécié par ce dernier. )
en menaçant de le licencier si le fait se reproduisait.
Les choses se sont donc bien terminées pour nous.
Un dernier althéa double pour terminer cette longue note, je préfère encore cette duplicité là.
L’anniversaire de Sylvère
J’aurais aimé une petite fleur bleue pour la lui dédier, mais il n’y en a pas en ce moment.
Alors j’ai pris celle de ce petit géranium vivace rose aux délicates veinules mauves.
Aprés tout, le rose lui va aussi.
Hier, c’était l’anniversaire de Sylvère.
Il a quarante et un ans et il déprime, il se sent vieux.
Je le comprend même si, objectivement, je trouve cette idée stupide ; Pour moi, il reste un jeunot.
Mais je connais ces sentiment de déprime. J’essaye de lui remonter le moral tout en sachant que les mots ne peuvent pas grand-chose dans ces cas là.
Tout de même, pour marquer le coup nous sommes allés diner dans l’excellent restaurant où il travaillait au moment de son accident.
Tout le restaurant a défilé à notre table, patrons, serveurs, cuisiniers, touts voulaient le saluer, le féliciter de ses progrès, évoquer le bon vieux temps.
Sylvère était partagé entre le nostalgie d’une époque qui a été l’une des plus heureuses de sa vie et la fierté de leur montrer qu’il s’en sortait, qu’il travaillait à nouveau.
J’étais trés ému, moi aussi.
En sortant du restaurant, il m’a semblé que son moral était meilleur.
C’est toujours ça de gagné.
Etranges petits papillons
Au fil du temps, j’ai fini par acquèrir quelques notions de botanique (oh trés peu ) mais pour ce qui est de l’entomologie je suis regrettablement ignorant.
Lacune grave car il y a, au jardin, autant d’insectes que de fleurs.
Ceux-ci, hélàs, suscitent bien moins d’intérêt que les fleurs quand ce n’est pas carrément de la répulsion.
Ma voisine, par exemple, est dégoûtée par les gendarmes, pourtant innoffensifs, et elle n’est pas la seule.
( J’ai ma petite idée sur ces répulsions féminines qui touchent aussi les rongeurs, mais je préfère la garder pour moi.)
Nonobstant, je m’intéresse aussi aux insectes, surtout quand j’en rencontre un qui m’est totalement inconnu.Quelques temps
Et c’est le cas en ce moment!.
J’avais déjà remarqué, l’année dernière de bizarres manchons de « mousse » blanche entourant les tiges des arbustes et des fleurs.
En examinant de prés cette mousse, on y remarque la présence de petites larves (je suppose que ce sont des larves), blanches elles aussi.
Je les ai photographiées, mais le fichu autofocus de mon appareil rend l’opération délicate.
Ces bestiolles ne semblent pas porter préjudice à la plante sur laquelle elles sont installées.
Quelques temps aprés, on voit apparaitre au même endroit des sortes de petits papillons gris, courtauds et trapus.
Ce sont, de toute évidence les adultes, aussi difficiles à photographier, a main levée que les larves.
Je ne crois pas les avoir déjà rencontré dans un document, et j’aimerais bien connaitre leur nom.
Si quelqu’un a quelques lumières sur le sujet, je serais heureux qu’il veuille bien me les faire partager.
Entre deux averses
Prés de l’église, la mairie a planté des balisiers ou cannas.
A première vue, ils ne font pas beaucoup d’effet, mais si l’on s’approche tout prés de leurs fleurs au port ébourrifé et nonchalant, l’impression produite est tout autre.
On croirait voir des soiries imprimées de rouge et de jaune.
Je les photographie au cour d’une petite promenade entre deux averses.
Je fais le tour des environs, histoire de voir si je ne retrouve pas ma princesse perdue.
je suis bien retourné à l’ancienne maison, comme tout le monde me le conseillait, au cas où elle y serait revenue.
Mais je ne l’ai pas vue.
Et puis revoir la maison a été une expérience pénible.
Peu importe, je ferai d’autres tentatives.
Je vais me renseigner pour savoir s’il existe un rfuge de la SPA dans le coin.
Et si je ne la retrouve pas il me restera à espérer qu’elle trouve une famille d’accueil où elle sera bien traitée.
Les deux autres chats, eux, se sont bien adaptés. Volverine s’est trouvé un ennemi intime en la personne d’un mâle du voisinage, doux comme un agneau mais qu’il feint de croire terrifiant et Salimar s’est mis une oisine dans la poche.
Quand je lui refuse un rab de pâtée, elle va voir la voisine pour lui raconter à coup de miaulements lamentables, que je la laisse mourir de faim.
Ce qui est parfaitement faux, elle dispose de croquettes à volonté ( mais c’est moins bon que la boîte. ).
Alors la voisine craque et lui donne un petit quelque chose à manger.
Et je la vois revenir en se léchant les babines.
La vie s’organise petit à petit dans la nouvelle maison.
Bowling
Rien que pour voir si ça marchait, j’ai enmené mon ordinateur au bowling où travaille Sylvère.
Eh bien, ça ne marche pas.
L’ordinateur m’indique que l’internet est bien connecté mais il m’est impossible de joindre aucun site.
Tant pis, c’était juste que je trouvais marrant de bloguer depuis un site public.
Sylvère a passé la visite de la Médecine du travail, épreuve qui le terrorisait.
Du résultat dépendait le fait qu’il puisse continuer à travailler.
Eh bien, il a été déclaré apte !
Certes avec tout un tas de contraintes : mi-temps obligatoire, pas de station debout prolongée, pas de charges lourdes, etc etc…
Mais il est néammoins apte. Le médecin a été impressionné par les progrés qu’il a réalisés et par sa volonté de se battre.
Je reprend cette note le lendemain chez moi, en attendant d’aller chercher Sylvère qui finit à deux heures du matin.
Ce soir ça va, demain Dimanche nous pourrons dormir à volonté, mais le vendredi soir c’est plus difficile, je ne me couche pas avant trois heures et le réveil sonne à six heures pour que je puisse être à sept heures et demie ou huit heures, à mon travail.
Inutile de préciser qu’il m’arrive d’être un peu vaseux, les premières heures, j’ai l’impression que mes yeux se sont transformés en boules de bowling.
En compensation, je m’accorde une demi-heure de sieste pendant la pause-repas.
Je dors comme une souche au milieu des conversations et des odeurs de nourriture en tupperwaere.
En même temps, Sylvère est tellement content…
Ca a toujours été un nocturne et il s’ennuie quand il travaille dans la journée, surtout en ce moment où le bowling ne s’anime qu’une fois le soleil couché.
S’il ne m’arrivait pas de le rencontrer, de temps en temps, pendant la journée, j’examinerais ses canines avec plus d’attention.
Bon j’espère que demain j’aurais le courage de tailler les bigones qui commencent à devenir envahissantes (jusqu’à se présenter en photo sur cette note ) et aussi que je vais pouvoir photographier un insecte qui m’intrigue.