Un jour, il y a trés longtemps, j’eus l’idée de faire une psychanalyse.
J’avais lu des livres de psychologie, des traductions de Freud, bref, diverses choses que l’on pouvait trouver sur le marché et les idées développées dans ces ouvrages me plaisaient beaucoup.
J’étais convaincu que cette thérapie pouvait guérir mon mal-être.
Je m’adressait donc à un analyste celèbre, à l’époque, à Toulouse, le docteur Mongelé.
Il me reçut et je tentais, comme je pus, de lui expliquer mon désir.
( Je me rends compte maintenant que celà s’apparentait beaucoup à un entretien d’embauche.)
Le docteur Mongelé me dit qu’il ne pouvait me prendre en analyse mais qu’il allait me donner les noms et adresses de trois de ses collègues dont il savait (son ton se fit insistant) qu’ils avaient encore de la place et que je pourrais choisir l’un des trois.
(J’avais bien compris que son insistance signifiait qu’il ne s’engageait nullement sur la qualité professionnelle des personnes dont il me donnait les noms.
Quant à choisir, comment aurais-je pu le faire ? j’étais timide et le fait de demander un entretient au célèbre docteur Mongelé m’avait déjà demandé beaucoup de courage.)
J’allais donc voir le premier de la liste et comme il accepta de me prendre une fois par semaine, je m’engageais avec lui.
Ce fut un véritable désastre.
Je m’étais dit qu’une psychanalyse était une chose qu’on ne pouvait rompre d’un coup de tête et je m’étais donné de tenir au moins six ans.
Au bout de cinq ans j’avais le sentiment que l’analyse n’avait toujours pas commencé et, un jour, sur une parole malheureuse de l’analyste (pour une fois qu’il parlait !) Je me suis tu et je n’ai plus dit un mot pendant l’année suivante ( et dernière) de mon « analyse ».
Je dois reconnaitre que l’analyste ne s’est pas laissé impressionner et n’a jamais eu le mondre mot pour renouer le contact.
Je me suis dit que je n’avais pas de chance et que, sur les trois noms que m’avait donné le docteur Mongelé, j’étais tombé sur le tocard.
(A moins… a moins… mais celà je n’y pensai que plus tard, qu’ils n’aient été tous les trois des tocards.)
Allez, une fleur d’hortensia pour mon premier analyste !
lechantdupain said,
octobre 6, 2013 @ 7:20
J’aime beaucoup cette notion d’entretien d’embauche… Tu avais osé faire la démarche et c’était déjà un grand pas en avant pour ton évolution à venir… J’ai suivi un processus identique quand le besoin s’en ai fait sentir. Mes salutations dominicales et amicales Louis !
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clodoweg said,
octobre 7, 2013 @ 12:01
Oui c’était un grand pas en avant en effet.
Bonne journée de lundi Jean Jacques.
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heure-bleue said,
octobre 6, 2013 @ 11:21
Il faut tomber sur le bon, en pleine dépression, sur les conseils d’une amie, je suis allée un psy, un médecin…Je peux dire aujourd’hui qu’elle m’a sauvé la vie. C’était la bonne…
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clodoweg said,
octobre 7, 2013 @ 12:02
Je suis heureux d’apprendre ça, heure-bleue.
Trouver le bon psy est une chance.
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liliplume said,
octobre 6, 2013 @ 7:52
ha ha une fleur bien fanée pour le tocard !! Malheureusement il y en a pas mal ! Pour avoir essayé je préfère et de beaucoup les comportementalistes qui proposent une approche active plutôt que les freudiens toujours fourrés dans le passé. Mais je résume beaucoup là. Il y aurait tant à dire !
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clodoweg said,
octobre 7, 2013 @ 12:03
Lili, j’avoue que je n’ai pas pensé à demander le label, mais ce devait être un freudien ou assimilé.
Et la fleur, bien que fanée garde un certain charme.
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le-gout-des-autres said,
octobre 7, 2013 @ 8:51
Tu t’attendais à quoi ?
J’ai fait une tentative.
Ça m’a poussé à faire une connerie.
J’ai pu constater que ce sont des gens.
Pas des dieux.
Avec leurs manques, leurs préjugés, leurs angoisses.
C’est finalement cette constatation qui m’a le plus aidé.
On n’élimine pas ses angoisses.
On apprend à les accepter et à vivre avec.
Ça, ça rend zen.
Et des fois on en a bien besoin…
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clodoweg said,
octobre 7, 2013 @ 3:48
Le goût, tu vas rire, je m’attendais à guérir de ma dépression et de mon angoisse.
J’étais jeune.
Je pensais bien que les psys n ‘étaient pas des dieux, mais il est vrai que je ne m’attendais pas à tomber sur de la mesquinerie ou de la médiocrité.
J’ai une ou deux histoires à ce sujet mais, comme je n’en ai pas été le protagoniste direct je les garderai pour moi.
Quant à vivre avec ses angoisses, il le faut bien, mais ça ne me rend pas plus zen pour cela.
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le-gout-des-autres said,
octobre 12, 2013 @ 11:41
A mon sens, on vit plus zen avec ses angoisses quand on les a acceptées.
Acceptées autrement que rationnellement, bien sûr.
Genre « biologiquement » ou « passionnellement ».
Ça, c’est plus long, mais on y arrive.
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clodoweg said,
octobre 12, 2013 @ 5:28
Eh bien, le goût, je comprends à peu prés ce que tu veux dire, je vais essayer d’y arriver aussi.
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Miss Ayo Délé said,
octobre 7, 2013 @ 10:19
Je ne comprends pas pourquoi tu as décidé de tenir 6 ans.
Tu voudras bien me pardonner l’expression si elle te choque mais je trouve ça dingue et ridicule à la fois.
Quelle idée de se mettre en tête une durée minimale de traitement (analyse aussi longue)?
Je crois c’est déja une façon d’empêcher un aboutissement positif de l’analyse.
Certes ce n’est pas exactement pareil mais quand tu a une toux tu ne t’impose pas, je l’espère, 8 mois de sirop contre la toux, d’office, quelle que soit l’origine, la gravité et l’état d’avancement de ta guérison, si?
Je comprends encore moins l’année de consultation silencieuse, que ce soit de ta part ou de celle, surtout, de l’analyste, ça me semble carrément dangereux, pour ne pas dire criminel de sa part. J’appellerai ça de l’escroquerie financière et sanitaire.
Une personne plus fragile, moins soutenue aurait pu se suicider suite à une telle attitude, en se disant peut-être que même son psy ne veut pas lui parler c’est donc qu’elle ne vaut vraiment rien et ferait mieux de disparaître.
Je tombe des nues!
Face à la jungle de la psychanalyse je crois qu’il vaut mieux s’adresser à un véritable médecin psychiatre. Certes ils ne sont pas tous parfaits mais au moins il y a un cadre spécifique bien clair et une formation précise donc des référentiels maîtrisés, ce qui n’empêche pas de se pencher sur d’autres méthodes ou philosophies non comprises dans leur formation de base.
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clodoweg said,
octobre 7, 2013 @ 3:51
Mis, tu as fait là un long commentaire.
Je vais y répondre, mais je ferai une note spéciale pour cela.
Amitiés.
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liliplume said,
octobre 14, 2013 @ 7:45
on m’a conseillé un livre (pour notre amie Le Goût aussi), au sujet des angoisses. J’en suis au premier chapitre, il est conseillé de faire une pause de quelques jours à la fin de chaque chapitre. Ca s’appelle « Le Piège du Bonheur » (me souviens plus l’auteur)
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liliplume said,
octobre 14, 2013 @ 7:45
oups pas de « e » à ami..
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clodoweg said,
octobre 15, 2013 @ 2:32
je jetterai un coup d’œil sur ce bouquin la prochaine fois que j’irai en ville.
Merci de l’information lili.
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geraldhelios said,
octobre 17, 2013 @ 4:19
cette fleur d’hortensia est bien mal en point comme ce psychanalyste ! Moi au bout de 2 semaines , je ne serais jamais revenu le voir !
Mais comment as tu pu tenir 6 très longues années ! Tu as accompli là un vrai exploit dont tu peut être fier !
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clodoweg said,
octobre 18, 2013 @ 1:45
Merci de ton compliment, gérald, Mais tu sais, le temps passe vite, J’attendais toujours qu’il se passe quelque chose….
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