Cherchant toujours à augmenter le chiffre d’affaires des ses magasins, la direction parisienne de notre entreprise a distingué une nouvelle catégorie de clients qu’elle recommande à l’attention des ses employés : les « One ».
On aurait pu appeler ça les « numbers one », mais, outre sa fâcheuse connotation « années cinquante », l’expression était un peu trop longue.
Le terme « One », rond et moderne, correspond parfaitement au vocabulaire (limité) des Chargées de Com.
En clair, les « One » sont les clients qui dépensent beaucoup d’argent chez nous et peuvent ainsi prétendre à toute notre sollicitude.
Par exemple, ils disposent d’une caisse « spécial One » dans le magasin.
J’ai, d’ailleurs entendu dire, récemment qu’un « One » s’était plaint qu’il n’y avait pas de caissière à la caisse « One ».
Ben oui, c’est normal les « One » ne sont pas nombreux et les cassières non plus.
Dans les couloirs, j’ai vu affiché un super slogan : « Soyons tous les supporters du club des One ! »
Ah… euh… oui… « Allez les One !!! ».
Ca va, comme ça ?
Ces slogans qui commencent par un verbe à la première personne du pluriel me rappellent la belle époque de la propagande Maoiste.
Enfin, pour montrer à nos « One » combien nous les aimons, le magasin a organisé une soirée « spécial One », sur invitations et avec petits fours.
Je n’y ai pas participé, laissant celà aux jeunes,mais mes petits camarades, plus dévoués que moi, m’on dit le lendemain, que ca avait été un bide commercial.
Les « One » ont préféré s’agglutiner autour du buffet que des caisses.
La morale de tout celà ?
Ben… y en a pas.
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